[Clos] Coup de Foudre

Notre coup de foudre l'un pour l'autre, hum je me souviens, c'était un jour d'orage.
Alors que je faisais les boutiques, un orage éclata et se mit à pleuvoir, je pris mon courage à deux mains et me suis mise à courir, pour regagner ma voiture, c'est à ce moment là que je heurtais quelqu'un, me retrouvant les fesses par terre, les quatre fers en l'air et tous mes paquets sur le trottoir.
Un homme m'avait heurté, j'étais trempée, en colère, je l'enguirlandais.
C'est alors que ce malotru se pencha sur moi et me dit que nous serions mieux au sec devant un café, il me prit dans ses bras forts et musclés,
là mon regard croisa le regard de braise de cet homme, il me déposa sur la banquette de cette brasserie et se confondit en excuses.
Voilà comment s'est passé notre coup de foudre.

Heu, mais non Bretagne, ça s'est pas passé comme ça! Voilà comment s'est passé notre coup de foudre.

C’était effectivement un jour d’orage, mais on ne s'est pas percuté ! J’étais en train de marcher au bord des vitrines des magasins, pour essayer de dénicher un ordinateur à moitié prix, mais il se mit à pleuvoir des cordes.
Les nuages envahissaient le ciel et un faible rayon orange du soleil parvenait à passer. Puis il disparut, le ciel était complètement sombre.
Je vis une femme qui courait vers sa voiture, c’était toi, mais glissa et tomba au sol. Je courus venir t’aider à travers la pluie battante. Je te pris la main et t’aidais à te relever. Tu étais gênée, mais tu me remercias et m’invitas à prendre un café à la brasserie.
Tu ne cessais de me regarder et moi non plus, le courant devait passer entre nous. Je n’ai jamais oublié ton regard à ce moment-là, avec tes yeux verts. Je te déposais sur la banquette à une table, je m’assis en face et nous bûmes un café chacun.
Voilà comment c’est passé notre coup de foudre, tu as la mémoire courte Bretagne, mais je t’aime, malgré tes défauts, et tu m’aimes, malgré les miens.

Aux heures les plus sombres de la nuit, mes pas solitaires m’amènent sur ce pont.
Les mains posées sur la froide rambarde métallique, j'observe les mouvements ondulants de l'eau, bercé par un silence que ne vient troubler que le souffle du vent.

Je remarque à peine le bruit de ses talons contre les pavés. Je me retourne trop tard, elle m'a déjà dépassé, et pourtant, je ne peux pas détacher mon regard de cette vision. Sa longue robe bleue flotte dans l’air glacial. Sa silhouette gracieuse se dessine clairement, nimbée dans la lueur orange du réverbère.

Elle m’intrigue : d’où vient-elle ? Que fait-elle seule à cette heure ci ?

Elle ralentit, je m'approche, comme envoûté.

Je vois qu’elle grelotte, alors sans réfléchir, j’enlève ma veste et la pose sur ses épaules. Elle se retourne, surprise, ses yeux noisettes grands ouverts. La lumière, chaleureuse, illumine son visage, sa crinière flamboie. Nous restons plongés dans le regard l'un de l’autre pendant quelques instants. Elle me dit enfin : « Il fait bien froid ce soir… ». Je lui souris, sans dire un mot.

Elle ferme alors les yeux et se rapproche de moi, lentement. Je passe mes bras autour de ses épaules pour la réchauffer. Les battements de son cœur s’accélèrent, le mien est sur le point d’exploser. Jamais encore je n’avais ressenti ça.

J’aimerai que ce moment soit éternel.