[Challenge sims 3] Bienvenue à la Ferme

Madeleine : Didiou, c'est-y pas vous la tite dame que m'sieur Rrrrrab m'a rrrrrecommandée ? Ah mais, c'est que ça va pas, vot'tenue ! Faut quèque chose de plus rrrrrrustique, M'sieur Rrrrab a bien insisté là-dssus (elle roule les "r" comme c'est pas permis, cette brave Madeleine !) Venez donc par là, j'ai des habits qui devrrrraient vous aller comme un gant.
Moi : heu oui, d'accord (croisons les doigts pour ne pas avoir les bottes en caoutchouc et la combinaison verte des paysans de chez moi...).

Prière exaucée mais je ne suis pas sûre que j'y gagne... Merci pour la tenue rustique, je perds carrément deux siècles là...

Madeleine : Hé vindiou ! C'est-y pas mieux, M'dame Isi' ? En plus, ça vous cache les bourrrrelets !
Moi : heu... oui en effet... (et ils te dérangent mes bourrelets, vieille chouette ? commence à m'agacer, celle-là...)

Après cette charmante entrée en matière, voici Madeleine qui me montre comment nourrir le monstre monstrueux qu'elle cache dans son jardin. Non mais qu'est-ce donc que cette horreur mutante ?! 
Madeleine : C'est rrrrrrien, M'dame Isi, c'est juste la plante de compagnie de feu mon époux ! 
Moi : ha ? Et votre époux, il est où d'ailleurs ?
Madeleine : ho pas loin ! juste sous vos yeux d'ailleurrrrs. C'est Mimi qui l'a becqueté...
Moi : Mimi ?... 
Madeleine : ben oui ! la plante ! Faut bien penser à la nourrrrir tous les jourrrrs, sinon, on rrrisque de finirrrrr comme mon défunt.
Moi : O.K... Heu, faudrait que je passe un coup de fil urgent là, vous avez le téléphone ?
Madeleine : oh oui, j'ai le téléphone, mais il vous serrra pas trrrrès utile, il marrrche point !

NOOOON !!!! Je veux rentrer chez moi, dans ma campagne tranquille loin de cette folle furieuse et de son monstre carnivore ! Ah Rab, toi et tes plans débiles, je te retiens ! 

Après Mimi la plante carnivore, ma phobie des vaches et des poules devient étrangement gérable. Marguerite est très douce et me mange dans la main.

Le cheval, Fra quelque chose (ha moi et les noms, ça fait deux !) est très docile et se laisser curer les sabots. Ramasser des oeufs est un véritable jeu d'enfant. Non sérieux, s'il n'y avait aps cette plante monstre, ça serait pas trop mal...

Si on fait abstraction des toilettes bouchées (non mais j'ai jamais fait ça moi, déboucher des toilettes, c'est mon mari qui s'en charge normalement !), des meubles délabrés, de la poussière et des toiles d'araignée en décoration...

Avec tout ça, j'ai quand même pu sympathiser avec Madeleine, malgré quelques piques bien senties sur mon physique (ah, on voit bien que vous êtes une fille de la ville, attifée comme pourrr aller au bal), ou mon incompétence pour les travaux manuels (attention aux oeufs, ça casse vite, ma pov fille). Ah cette Madeleine, elle ne mâche pas ses mots, je suppose que c'est une qualité : au moins, elle ne me critique pas dans mon dos, mais bien en face.

Je peux enfin m'allonger pour un repos bien mérité dans un lit bien confor... pouilleux ! Un vrai nid à puces... super !

En plus, la vieille, elle me fout les chocottes. Elle se lève la nuit pour nourrir son monstre. C'est une véritable obsession. Je vous jure ! Elle lui voue un culte, ça fait vraiment peur...

- Ah, vous v'là raisonnable tout d'même! Vous allez voir, je m'en vas ben vous soigner, Vous s'rez comme un coq en pâte. S'ra point dit que la Madeleine Vaindiou aura laissé quéqu'un dépérir dans c'te maison. Allez, mangez! Mais mangez donc!
Je sais pas si c'est pour la faire taire, elle, ou bien le concert que me jouaient les grenouilles dans l'estomac, mais j'ai surmonté ma répugnance et je me suis goinfré de pancakes. Ce qui a eu pour effet de faire taire les grenouilles, mais malheureusement, pas Madeleine.
- Savez-vous à quoi que j'pense, m'sieur Emile ?
- Ben non, je suis pas devin.
- J'pense que c'est le ciel qui vous a envoyé chez moi. Z'êtes un peu le fils que j'ai pas eu. Vous z'avez-t-y core vos parents ?
- Heu... non, je dois dire.

- Ben voyez ! Ca pouvait point mieux tomber. Et si qu'on laissait les m'sieurs-dames et qu'on s'appellerait par nos prénoms? Kèss vous en disez ?
Là, je dois dire que l'idée de ne plus m'entendre appeler m'sieur Emile par-ci, m'sieur Emile par-là, me branchait plutôt.
- D'accord, Madeleine ! Heu... je le trouve où le produit vaisselle ?
- Pour de qué faire ?
- Ben... la vaisselle!

- La vaisselle ! Z'avez ben du temps à perdre. Z'avez qu'à donner ça aux poules, elles sauront ben s'en occuper ! Un qui vous aurait nettoyé ça en deux coups de langue, c'est mon Hector. C'est-y pas pitié qui soye mort !
_ Ne vous en faites pas, Madeleine. Je suis sûr que je la ferai pas plus mal qu'Hector. Je vais juste faire chauffer de l'eau.
Noter sur mes tablettes d'acheter du produit vaisselle quand j'irai à l'épicerie.

Après la corvée de vaisselle, c'est pas les corvées qui m'ont manqué à la ferme : Eparpiller le tas de foin pour le cheval, arroser les plantes... j'y ai gagné deux points de jardinage, mais j'aurais pu tout aussi bien y gagner deux points de GPS. Parce que le jardin, c'est n'im-por-te-quoi. Ca pousse à la va comme je te pousse, entre deux mauvaises herbes géantes et trois cailloux. Faut déjà repérer les bonnes plantes au milieu des mauvaises herbes. Enfin, tout ça, ça m'a tenu jusqu'à la tombée de la nuit. Pour une journée commencée avant l'aurore, je crois que j'avais rempli mon contrat.

Le lendemain, levé au son du coq, je me suis installé dehors, pour pouvoir déjeuner peinard et à l'aise dans mes sous-vêtements avant d'enfiler la camisole que Madeleine m'avait dénichée au fond de son "tirouère". C'était bien pour lui faire plaisir que j'allais m'engoncer là-dedans par 29° à l'ombre en ce matin d'été. Je savourais ce moment de solitude bercé par le chant des oiseaux qui pullulent dans le coin avec les papillons. Un avant-goût du paradis que rien ne semblait devoir troubler. Sauf qu'il me fallait aller enfiler le machin-chose, qu'elle appelle un pyjama, avant le réveil de Madeleine.

Bien m'en a pris, parce qu'évidemment, c'est la première chose qu'elle a remarquée.
- Ah Emile, j'vous cherchais ! Me d'mandais ben où ksé qu'vous étez passé.
Oooohhhh, j'vois qu'vous avez trouvé l'pyjama qu'j'avais posé sur vot'lit. Il vous va rud'ment ben dites-donc! Y a point à dire, ces pyjamas en coton thermolactyl, y a r'en d'mieux. Y vous collent ben à la piau. Mon Totor y portait qu'ça. J'les zy f'zais v'nir par colis r'commandé dans le catalogue des 3 Sims; çui-là, l'avait point 'core porté. Vous d'vez tout d'même vous sentir ben aise maint'nant.

Ca, pour ben coller, il me collait ben. Dire que je m'y sentais à l'aise, c'était peut-être un peu beaucoup. Mais cet inconvénient mis à part, il présentait un double avantage : Ménager la pudeur de Madeleine et surtout-surtout, l'empêcher de jauger mes "abattis" de son oeil de maquignon. C'était d'ailleurs la première fois qu'elle ne faisait pas allusion à ma maigreur légendaire.
- Bien, Madeleine, vous m'excuserez si je vous ai pas attendue pour déjeuner, mais comme vous dites, "y a de l'ouvraige". Faut que j'aille m'occuper du cheval. Il a grand besoin d'être soigné et puis j'ai Marguerite à traire.
- J'peux vous poser une question, Emile ?
Je tendais le dos. Qu'est-ce qu'elle voulait encore savoir ? Elle ne me laissa pas le temps de répondre.
- Pourquoi que vous disez toujours "il" quand vous causez de Fragrance ?
- Ben... c'est un cheval, non ? UN cheval, c'est bien masculin ?
Ce serait quand même un comble qu'elle prétende me donner des leçons de grammaire.

La voilà partie à s'esclaffer
- Oui-mais, Fragrance, c'est UNE jument. M'dites point qu'vous l'aviez point r'marqué ? Ah-ah-aha ! J'vois ben à vot'mine que j'vous apprend quèque chose. M'avez tout l'air de point vous y connaître beaucoup en ch'viaux. J'me trompe ?
Là, elle marquait un point, ce qui ne lui échappa pas. Du coup, elle jubilait.
- Il avait point remarqué, dites-donc ! Vous parlez d'un garçon d'ferme qui sait point faire la différence entre un cheval et une jument ! Hi-hi-hi !! UN cheval, Fragrance, hi-hi-hi !!
BON ! Elle allait bientôt finir de me chambrer avec ça ? Les livres d'équitation, ça ne vous apprend pas tout.

Je l'ai sellée, j'ai pris mon élan, un, deux, trrr... mmmais !!
Faut bien reconnaître que je m'y suis pris comme un manche et je me suis retrouvé à lui regarder la queue au lieu de l'encolure. Qu'à cela ne tienne ! Retournement programmé avec pivot à 180 degrés pour me replacer dans le bon sens.
Heureusement que Madeleine était occupée à jouer avec la plante-vache, sinon je l'aurais déjà entendue ricaner.