[Créations Diverses] Caroline-s-jam

Il était une fois, une famille vivant dans les bois, non loin d'un village. Ils étaient quatre : la mère (d'un caractère plutôt fort mais doté d'un cœur sans limite), le père (lui plus doux mais très peu courageux), le plus petit de leurs fils (atteint d'une maladie inconnue) et enfin leur fille aînée (rêveuse et très attentionnée). Cette dernière, se faisant appeler Aria, rester avec son frère quand ses parents travaillaient, et était donc très proche de lui. S'occuper de son frère malade l'épuisait, mais elle aimait passer du temps avec lui, à lui conter des histoires qu'elle imaginait elle-même.
Un jour où le médecin du village visitait le cadet de la famille, il isola sa mère pour lui parler. Aria alla écouter secrètement la conversation.
« - Madame, je craint qu'il n'y ai aucun traitement pour votre fils.
- Comment ? Pourquoi ?
- Sa maladie stagne, et nous ne savons pas comment la soigner. Aucune plante que nous lui avons donné n'est efficace.
- Mais il doit bien en avoir une quelque part dans le monde !
- Je suis désolée madame, nous avons tout essayé. Ses jours ne semblent étrangement pas en danger, mais il restera toute sa vie ainsi.  »

Aria, désespérée, s'en alla pleurer plus loin et s'adossa à un arbre recouvert de mousse après avoir marché quelques temps. Essoufflée, elle s’assoupit un moment avant d'être réveillée par un bruissement dans les branches. Elle leva la tête et aperçu un hibou qui la regardait de ses grands yeux. Fascinée par l'animal, elle le suivit machinalement quand il alla voler ailleurs. Après avoir marché derrière lui presque une heure, elle se rendit compte qu'elle était à la lisière du bois, devant un champ de céréales qui lui paraissait sans limite. Au milieu coulait une rivière calme et claire, le hibou se posa sur un tronc d'arbre aux alentours et dit à Aria « Bois l'eau de cette rivière, et tu trouveras la plante ». Celle-ci ne fut pas très surprise d'entendre parler l'animal, elle réagit comme ce n'était pas anormal. En revanche, elle ne comprenais pas de quelle plante le hibou parlait. Elle se pencha tout de même au dessus de la rivière pour boire quelques gorgées quand elle glissa et tomba. L'eau lui paru soudainement beaucoup plus profonde, si bien qu'elle n'avait vite plus pied. Elle repensa à ce que lui avait dit le hibou et plongea au fond de la rivière pour prendre une plante, car elle avait l'étrange sentiment de devoir la trouver. Elle arracha quelques algues sous l'eau et quand elle remonta à la surface, le champ avait disparu. Tout avait disparu : le hibou, le tronc d'arbre, la lisière du bois, et même la plante qu'elle tenait dans la main...

Tout avait été remplacé et Aria se trouvait maintenant dans une foret aux arbres gigantesques. Elle était perdue et paniquée, et marchait maintenant en sanglotant. Tout d'un coup, elle entendu une voix lui dire « Petite fille ? » . Elle se retourna et sursauta quand elle vu un renard derrière elle. C'était lui qui venait de lui parler. Elle était figée, terrorisée. Le renard lui dit :
« - N'ai pas peur, je ne te veux pas de mal ! Quel est ton nom ?
- Je... Je m'appelle Aria.
- Et pourquoi pleure tu ainsi ?
- Je suis perdue, je ne sais pas où je suis.
- Que fait tu dans cette foret ? »
Aria lui expliqua donc tout son périple, comme si elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance. Le renard écouta attentivement puis lui dit :
« - Je sais comment t'aider à trouver la plante, si tu veux vraiment la trouver.
- Oui, je le veux !
- Alors suis moi, nous allons chercher ta plante. Après ça, tu retrouveras vite le chemin de ta maison, ne t'inquiète pas. 
- Où allons-nous ?
- Voir le hibou, il sait tant de choses qu'il saura sûrement t'aider !
- Le même hibou qui m'a fait me perdre ici ?
- Lui même, le même hibou qui va t'aider à trouver ce que tu veux. »
Ils marchèrent un peu plus d'une heure avant d'arriver à l'arbre du hibou. Autour du tronc tournait un loup qui dit à Aria :
« - N'écoutes pas le renard, il est naïf. Rentres chez toi, rebrousses chemin.
- Non, Monsieur le Renard m'aide. Je sais qu'il faut que je trouve cette plante.
- N'espère pas trop Aria, n'espère pas trop. »
Avant qu'elle ait eu le temps de lui demander comment il connaissait son nom, le loup était déjà parti. Elle se rappela de ce qu'avait dit le renard, que les loups de cette foret étaient d'étranges créatures, décourageant ceux qui croisent leur chemin. Il paraît que c'est dans leur nature, et qu'il n'y peuvent rien. Pendant que le loup parlait avec Aria, le renard avait demandé au hibou la permission de rentrer chez lui, chose qu'il accepta assez facilement. Ils rentrèrent donc dans le creux du tronc pour arriver dans une petite maison sculptée dans l'arbre.

« - Monsieur le hibou, c'est une bien belle maison que vous avez là !
- Merci Aria, c'est grâce au bon travail de mon ami castor. D'ailleurs, saviez vous que les castors peuvent avoir une queue pouvant aller jusqu'à 30 cm de longueur, 18 cm de largeur et 4 cm d’épaisseur !
- Mais attendez, comment connaissez vous mon nom ?
- Oh heu, tu vois, j'en sais des choses !
- Hibou, comme tu t'en doutes, nous ne sommes pas là pour complimenter ta maison, dit le renard.
- Oh oui, revenons en à nos moutons. En parlant de moutons, saviez-vous que …
- Hibou, s'il te plaît, concentrons-nous.
- Pardon. Que voulez-vous donc tout les deux ?
- Vous m'avez parlé d'une plante, dit Aria. A quoi va me servir cette plante ? Pourquoi dois-je la chercher ? Et pourquoi est ce que je me sens obligée de la trouver ?
- Malgré mes grandes connaissances, ce n'est pas à moi de te dire ça ! Cherches au fond de toi, tu as la réponse à ces questions, tu en sais toi aussi des choses. En revanche, je peux t'aider à trouver ce que tu veux. Tu vas marcher environ une heure vers le soleil, le soleil ne bougeras pas. Après ça, tu arriveras dans une petite clairière avec un rocher au milieu. Là un ami à moi interviendra, il en sait moins que moi, car j'en sais des choses, mais il est parfois bien plus efficace que mes connaissances. Tu ne le reconnaîtra peut-être pas du premier coup, mais c'est un allié alors soit attentive. Renard, quant à toi, surveille Aria de près, reste avec elle.
- D'accord, merci Monsieur le Hibou, merci infiniment ! Au revoir. »

Et ils marchèrent donc vers le soleil, comme leur avait indiqué le hibou. Et comme il leur avait dit, le soleil ne bougeait pas, comme si le temps s'arrêtait. Pendant qu'ils étaient sur leur chemin, Aria vit quelque chose bouger derrière un buisson. Elle s'avança prudemment et découvrit un chevreuil ayant les pattes pris dans des ronces.
« - Attendez Monsieur le Chevreuil, je vais vous sortir de là, lui dit Aria.
- Ce n'est pas la peine de lui parler, il ne te comprends pas et il ne sait pas te répondre. Répondit le renard
- Comment ça ?
- Il est différent. Certains disent qu'il est fou, d'autres pensent que c'est une maladie grave, peut-être contagieuse et qu'il faut qu'il resté isolé.
- Et toi qu'en penses tu ?
- Je pense qu'il y a toujours espoir. »
Pendant qu'ils parlaient, Aria avait libéré le chevreuil des ronces et nettoyé le sang de ses plaies avec un tissu qu'elle avait dans sa poche. En s'occupant de l'animal, elle remarqua un lance-pierre à ses pieds.
«- Monsieur le Renard, qu'est ce qu'un lance-pierre fait ici ?
- Je n'en ai aucune idée, je n'en ai jamais vu ici.
- Tu pense que je peux le prendre ?
- Si tu fait attention à ne pas te blesser, oui, pourquoi ?
- Oh, je le trouve mignon. »
Et ils reprirent leur chemin, avançant toujours vers le soleil. Après presque une demi-heure de marche ils arrivèrent près de la clairière dont parlait le hibou. L'herbe était sèche et parsemée de petits cailloux divers, tandis qu'au centre se trouvait un grand rocher. Sur ce rocher trônait un aigle guettant aux alentours. Aria et le renard se cachèrent derrière un arbre au bord de la clairière pour observer l'aigle discrètement quand ils entendirent des bruits de pas derrière eux. Ils se retournèrent et virent un grand ours brun. Aria, terrifiée, essaya de s'enfuir quand l'ours lui parla :
« - Attends Aria !
- Ne me faites pas de mal s'il vous plait !
- Non c'est le hibou qui m'a envoyé, je suis là pour te protéger. Il m'a dit que ce que tu recherchais était sur le rocher, et il m'a demandé de t'aider à l'obtenir.
- Mais il y a un aigle sur ce rocher !
- Il va falloir s'en débarrasser si tu veux ce qui se trouve sous lui. En tout cas il est très agressif donc il va falloir être prudent... Mais tu sais, je vais te protéger.
- Je ne veux pas le tuer, hors de question.
- Aria, tu as bien ramassé un lance-pierre tout à l'heure non ? Dit le renard
- Oui, mais je ne veux pas le tuer.
- Aria, il va falloir que tu me fasse confiance.Tu ne vas pas le tuer, tu vas lui tirer dans l'aile, ça ne lui fera pas très mal mais il sera en colère et foncera vers nous. A ce moment là tu vas courir vers le rocher où il se trouve et prendre ce que tu recherche. Renard, tu iras avec Aria. Moi je surveille vos arrière et je vous protège. »
Il passèrent donc à l'action : Aria, ramassa un des nombreux cailloux à terre, banda la courroie de son lance-pierre et visa l'aigle. Elle rata sa cible la première fois, mais garda son sang-froid et recommença son lancer sous le regard attentif de l'ours. Elle réussi, frappa l'aigle dans l'aile et celui-ci fonça droit vers l'ours, comme prévu. Aria et le renard coururent vers le rocher et y découvrirent un nid. Au creux de celui-ci se trouvait des rameaux. Aria sut immédiatement que c'était ce qu'elle recherchait. Que c'était cette plante, et qu'elle savait maintenant ce qu'elle allait faire. L'Ours quant à lui avait réussi à faire fuir l'aigle pour un moment, et tout le monde était maintenant aux côtés d'Aria : le Hibou, le Renard, l'Ours et même le Chevreuil qui observais la scène à l'écart.
« - Monsieur l'Ours, vous me paressez plus grand que tout à l'heure ! Et vous aussi Monsieur le Hibou, et Monsieur le Renard !
- Toi aussi tu as bien grandi Aria. Rétorqua ce dernier.
- Il est temps maintenant de rentrer chez toi je pense. Dit le Hibou.
- Suis le soleil jusqu'à sortir de la foret, tu trouveras rapidement le chemin en suite. »
Après de rapides au revoir, Aria suivit les instructions du Hibou jusqu'à arriver à la lisière de la forêt. Elle reconnu rapidement l'endroit : un champ de céréales avec une rivière claire. Elle traversa alors la rivière en sautant par dessus des rochers. Elle retrouva vite le bois où se situait sa maison et reconnu même l'arbre où elle s'était adossé plus tôt car il y avait encore le trace de son dos marquée dans la mousse. Après cette longue journée, Aria était épuisée. Elle s'assit contre l'arbre et s'assoupit quelques temps. Quand elle fut réveillée, elle retrouva facilement le chemin de sa maison. Elle rentra chez elle au crépuscule, embrassa ses parents et donna la plante (qu'elle avait gardé dans sa poche) à son frère. Personne n'a jamais vraiment compris pourquoi et comment, mais la plante qu'Aria avait obtenu soigna son frère. Il fut capable de parler, sortir, se marier et avoir des enfants et vivre comme tout humain heureux. Aria quant à elle eu l'occasion de recroiser le Hibou, le Renard et l'Ours à plusieurs reprises, mais ceci est une toute autre histoire...

Fin.