[Challenge sims 3] L'île Perdue

Il m'avait dit que ce serait merveilleux, une croisière de luxe jusqu'à Sunlit Tides.

Mais, cette nuit, il faisait tempête. Le vent était violent, très violent, le bâteau à chaviré, la coque s'est percée.

Tout s'est passé très vite, je n'ai pu que me retenir à une planche de bois, qui flottait sur l'eau, près de moi. Moi qui ne savait pas nager. Rick était derrière moi, se tenant à la planche, nous avons dérivés ainsi de longues heures.

Le soleil se levait enfin lorsque je sentis le corps froid de Rick. En me retournant, je vis qu'il était mort, les yeux en orbite, il ne respirait plus, il était mort. Comment avait-il pu me faire ça, me laisser seule, avec un mort, au milieu de toute cette eau. J'enlevai, un a un, ses doigts crispés sur la planche et le laisser là, à manger aux requins, que pouvais-je faire d'autre, il m'avait quitté, il m'avait abandonné, seule.

Quelques heures après, j'arrivai sur la terre ferme, une petite île sauvage, bordée par une petite plage de sable, sans faire trop d'efforts, le courant m'y avait mené, je n'avais eu qu'à me laisser porter par le flot des vagues. Je lâchai ma perche et pris enfin pied sur le sable.

Je restai debout, face à la mer, de longues minutes, à me demander ce que j'allais devenir, perdue, seule, sur une île, au milieu de nulle part.

Tout en me retournant, j'aperçus une petite cabane en bois. Je m'en approchai. J'aurais un endroit pour me mettre à l'abris si la pluie recommençait.

Il y avait même un petit foyer pour faire un feu, un briquet traînait tout près, presque enseveli par le sable. Je tentai d'allumer le bois sec et la braise qui restait au fond de la cuve. Le briquet fonctionnait encore, j'espérais être capable d'allumer un feu avant qu'il ne s'éteigne complètement. Ce n'était pas une chose auquelle j'étais habituée, je n'étais pas une fille des bois.

J'ai finalement réussi, après quelques minutes d'acharnement, une flamme jaillissait, le feu était bien pris. Je me doutais que la nuit serait probablement fraîche, je pourrais m'y réchauffer. J'en ressentis un léger soulagement, bien vite rattrapé par les tourments. Je ne pouvais me reposer que sur moi-même pour survivre. Rick n'était plus là, je n'avais plus personne, plus personne d'autre que moi.

J'enlevai mes vêtements pour les faire sécher pour ce soir. Je comprenais bien que je serais encore là ce soir. Je portais mon maillot de bain, en dessous.

Je vis une petite porte, je l'ouvris. Il y avait un siège de toilette et une douche. J'espérais que le tout soit fonctionnelle.

Ça marchait, c'était un miracle. Je pus prendre une douche. Moi qui était habituée aux grands bains moussants parfumés, je devrais m'en contenter.

Je retournai sur la plage, quelque chose attira mon regard sur ma gauche.

Je m'en approchai, c'était un appareil-photo, je me penchai pour le ramasser.

À côté, il y avait un sac. Je l'ouvris et constatai qu'il contenait le nécessaire pour monter une tente. Une toile, des piquets, j'entrepris l'installation. Encore une fois, je ne pouvais compter que sur moi. Après ce que j'estimais être deux bonnes heures, j'y arrivai enfin.

Le sac contenait aussi une cane à pêche et quelques hameçons. Je pensai alors qu'il faudrait que je me nourrisse si je voulais rester en vie.

J'appris le fonctionnement de la cane à pêche, histoire de savoir comment procéder si je sentais que j'avais une prise, puis je lançai la ligne à l'eau, on verrait bien ce que ça donnerait.

Que pouvais-je faire d'autre. Je n'avais aucune envie de me lancer à travers la jungle de l'île et la mer me semblait le meilleur endroit pour me ravitailler.

C'était long, je tentais d'être patiente, après tout, avais-je autre chose à faire. J'essayais d'être patiente, mais ça ne mordait toujours pas. Au bord du découragement, je sentis un petit coup sur ma ligne. Je rembobinai le tout, comme je le pensais, j'en sorti après une petite bataille, un minuscule poisson, un anchois, ce poisson de pauvre qu'on ne mangeait jamais moi et Rick.

Quelques instants après, je sentis à nouveau tirer sur ma ligne. Je fus déçu de voir que c'était encore un tout petit anchois, mais après tout, c'était mieux que rien. Ce n'était pas de la haute gastronomie, mais j'avais au moins de quoi me redonner quelques forces. Dire que ça aurait été buffet international ce soir sur ce fichu bâteau.

Le soleil se couchait, je pêchais toujours. Cette fois je sentis que le poisson que je tenais était plus lourd que les précédents. Lorsque je le sortis, j'étais dégoûté. Il ne me semblait en rien appétissant. Je ne m'imaginais même pas mettre cette horreur dans ma bouche. Je pensai, faites que je n'en arrive pas là.

Lorsque je repêchai encore une fois un anchois, j'en eu assez. La nuit tombait, j'avais faim, j'étais fatigué.

J'allai près du feu et me fit griller un anchois. J'espérais que ce soit mangeable.

La chair du poisson grillé sur le feu n'était pas très bonne, mais j'avais tellement faim que ça ne m'a pas empêché de manger.

L'estomac plein, fatiguée, je décidai d'essayer d'aller dormir dans la tente. Je ne fût pas longue à trouver le sommeil, malgré la peur qui me tenaillait, j'étais épuisée.

C'était ma première nuit sur l'île.

Le feu avait consumé toute la nuit.

Je profitai de la braise chaude pour griller un anchois. J'aurais besoins d'énergie pour poursuivre ma journée. Tout en mangeant ce poisson caoutchouteux, je me disais que si Rick me voyait, il serait surpris de ce que j'avais réussi à faire, seule, sans lui. Mais il ne serait jamais là pour le voir.

J'allai prendre une douche. En ressortant, je ne pus m'empêcher de pleurer, c'était trop dur. J'étais perdue, sur une île, au milieu de nulle part, sans personne pour m'épauler, sans personne pour m'aider, je n'avais même personne à qui hurler ma détresse. Je détestais la nature, même enfant, le camping m'avait toujours fait horreur. J'avais peur de l'eau, peur de cette jungle, peur des bestioles qui pourraient s'y cacher.

Quand je réussis enfin à me calmer et que je ressortis, une bête se tenait près de la poubelle, un raton-laveur.

Je l'observais, les minutes passaient, il ne voulait toujours pas s'éloigner du camps.

Je ne pouvais pas rester là. Je m'aventurai dans la jungle.

Après quelques mètres de course, le feuillage me fouettant le visage, je débouchai sur une petite clairière, la végétation y était moins dense.

Je m'avançai et vit des pommes, oui, c'était bien des pommes, là dans ce pommier, de belles grosses pommes rouges.

J'en cueillis quelques-unes, ça me procurerait quelques sucres et vitamines.

Sur le sol, au loin, j'aperçus quelque chose de rond et vert. Je m'approchai, c'était de grosses laitues. Je récoltai tout ce qu'il y avait sur le plant. J'avais vraiment bien fait d'explorer les environs du campement, maintenant, je connaissais un endroit, tout près du camps, où il y avait des plantations de fruits et légumes.

Je retournai sur le chemin de sable et vis un cheval sauvage, au bout du chemin. J'allai dans sa direction, je voulais voir où il allait.

Je le rattrapai enfin. Il avait rejoint d'autres chevaux. Je vis qu'il y avait un petit bâtiment et une sorte de puits, rempli d'eau.

Je contournai le puits, sur le sol, un squelette. Je ne m'attendais pas à une telle découverte, ce fût comme un choc, je restai figer quelques secondes me disant que moi aussi j'allais finir ainsi, j'allais mourir sur cette île, ce n'était qu'une question de jours.

Je courus, courus, je ne voulais plus voir cette image.

Je ralentis le pas, me demandant si dans la hâte, j'avais bien pris le bon chemin. Je débouchai avec soulagement sur la plage, pesant mes pas, me demandant si le raton-laveur était toujours là.