CHAPITRE 4 : Le Cheval de Troie
- Bonsoir et bienvenue mesdames et messieurs pour ceux qui viennent nous rejoindre sur le
Tori Prime Show je vous rappelle la principale info du jour. Les dépôts des candidatures pour la course à la mairie se sont clos aujourd'hui et nous avons officiellement 4 candidats.
...
Il s'agit de Gobias Koffi pour "Verdissons notre Futur", il est le pionnier à se présenter déjà contre notre maire sortant Gilles Lebraz il y a 5 et 10 ans. Vient ensuite avec Yumi Sekemoto pour "Education et Traditions" c'est la doyenne des candidats mais cela ne l'empêche pas de se battre pour un retour aux valeurs fondatrices de notre société. C'est sans oublier Bruno Galantome qui lui aussi brigue le poste d'édile avec son slogan "les familles avant tout" en prônant de mettre au centre de l'économie les foyers les plus humbles. Enfin c'est une candidature assez surprenante en la personne de Vita Alto qui n'avais déjà plus à prouver ses talents d'entrepreneuse et de femme d'affaire avertie. C'est un choc des cultures que nous avons ici, sachant que Vita a toujours privilégié les classes les plus hautes de notre société. C'est donc un combat de titans qui commence dès à présent...
- Oh bonsoir Mère. Avez-vous passé une bonne journée, la séance photo s'est bien déroulée ? Ils viennent de parler des 4 candidats sur l'émission de Tori... Mère vous allez bien ? Vous me semblez absente.
- Non je réfléchissais à la maison, elle ne va pas du tout pour mon image, il faut engager des travaux dès la semaine prochaine. Et oui ça s'est bien passé aujourd'hui, j'ai vu l'émission depuis mon téléphone et je n'apprécie pas toujours les commentaires de cette Tori Kimura !
- Mais j'y pense ma chérie, cela te dirait de participer à ma campagne ? Jusqu'ici je ne voulais m'y résoudre, mais je pense que ça te ferait une compétence de plus sur ton CV.
- Je ne sais pas trop maman, cela représente un travail très important et j'ai peur de ne pas être à la hauteur... Peut-être que Père serait plus amène...
- Taratata ma chérie, tu es LA plus compétente d'entre tous, ne te sous-estime pas, tu es la plus brillante de ta classe et tu es bien avec tout le monde. Pour une fois, le fait que tu sois trop conciliante va nous aider grandement.
- Si vous le dîtes Mère.
- Par quoi puis-je commencer ? Je ne voudrais pas être maladroite...
- Voyons Holly, tu peux oser tout me dire, je suis ta mère pas ton patron ou le directeur de ton lycée !
- Bien... euh... Je pense qu'il va falloir modifier votre image.
- Mon image, mais de diable avez-vous avez mon... Laisse-tomber, je t'écoute, je t'en prie continue !
- Eh bien, il vous faudrait être au plus près de votre électorat. Être plus proche d'eux tant sur votre façon de vous adresser à eux et peut-être aussi plus sobrement en apparence.
- C'est ça que tu penses de moi que je suis hautaine et trop bien habillée pour eux ?
- Non, non ! Enfin je veux dire que les signes extérieurs de richesses peuvent influencer alors que vous voudriez je pense défendre toutes les classes sociales, non ?
- Oui tu as raison, je dois ratisser large, les pouilleux... heu les modestes doivent se sentir à l'aise pour dialoguer avec moi.
Bon de là à porter des bottes en plastique et toucher le cul des vaches je n'en suis pas arrivée à ce point heureusement.
- A la bonne heure, maman, je suis contente que vous m'écoutiez en toute confiance. Il faudra aussi ne plus utiliser certaines expressions péjoratives pour distinguer certaines personnes et sans doute ne jamais discréditer directement vos adversaires.
- Fair play ? C'est à ça que tu veux que je joue ? Tu veux ma mort ?! Impossible de ne pas trouver Koffi et Sekemoto ridicules, ils sont vieux et ringards et ce cul-serré de Galantome ne m'en parle même pas.
- C'est justement de ça dont il est question. Ne montrez pas votre mépris, même si c'est plus fort que vous, la modestie...
- C'est vrai que question humilité je dois suivre tes traces, il n'y a pas mieux comme maître !
- Bien tu me suivras jusqu'en septembre, tu seras à tous mes meetings et mes déplacements sur le terrain.
- Oui il faut que vous alliez à la rencontre de chacun des habitants, mais je ne vais pas pouvoir le faire tout le temps,
j'ai aussi un engagement à tenir.
- Comment ça ? Quel engagement, tu ne m'en as pas parlé ?
- Oui je voulais faire du bénévolat en maison de retraite, j'en ai parlé à Monsieur Lebraz, je vais aller dans son centre.
- Non tu ne peux pas, ça demande trop de temps, je veux que tu restes en ville ! Avais-tu un autre choix ?
- Oui, je voulais travailler à la mairie aux archives, Lebraz encore voulait m'aider...
- Rha non c'est impossible, la mairie n'est plus intéressante tant que je ne serai pas élue ! As-tu un dernier recours ?
- Oui Mère, mais je ne sais pas si je peux vous le dire... C'est assez délicat.
- Ne tourne pas autour du pot, sois franche !
- Eh bien, je ne suis pas sûre que cela vous plaise mais il y a quelques mois j'ai eu une sortie scolaire au Sunset Digest et Monsieur Frais nous a dit qu'il avait des postes de stagiaires disponibles. C'est mon rêve le journalisme j'adore écrire mais vu votre dernière visite là-bas, je n'osais pas vous dire que je suis susceptible d'être retenue.
- Comment tu veux aller travailler pour ce torchon !?
- Désolée maman de vous décevoir je savais que c'était une mauvaise idée.
- Attends... Cela peut quand même changer les choses. Nan tu as raison, je te brides trop. Il est vrai qu'entre ce Connor et moi il y a un gouffre de point de vue et qu'il a enquiquiné pas mal ton père, mais tu peux très bien lui prouver que notre famille n'est pas si déshonorable.
- Allez ma chérie, Maman est très fière de toi, sois rassurée tu m'aides beaucoup et c'est avec joie que j'accepte ton stage au journal, puisses-tu trouver une voie où tu t'épanouies et que tu te fasses beaucoup d'argent, c'est important.
- Oh, je ne vais sans doute pas être rémunérée mais cela m'a fait du bien de t'avouer mon secret, bonne nuit.
- Alors ma chère amie, cette journée ?
- Potable. Il faudra que je passe chez Thorton pour recadrer son animatrice phare et Holly m'a donné des conseils un peu naïfs mais mon instinct me dit de les suivre pour paraître plus populaire aux autres.
- Mais tu es parfaite chérie à mes yeux.
- Flatteur ! Non, il faut qu'on se refasse une viriginité, surtout toi.
- Mes activités n'ont jamais eu l'air de t'importuner par le passé, tu en a même bien profité de nos larges bénéfices.
- Oui, à ce propos, il va falloir moderniser notre demeure, elle est trop clinquante, je dois avouer que Nancy Plénozas sait mieux cacher sa fortune.
- Quelle idée, j'aime notre maison comme elle est.
- Non, si jamais des journalistes venaient il faudrait mieux vanter des matériaux écologiques pour damner le pion à Gobias Koffi.
- Tu oses te rabaisser à son niveau, mais je te suis.
- Et pour revenir au sujet de mon travail, tu veux que je me reconvertisse en père-la-vertue comme ce Galantome à jouer les enseignants dans un lycée publique ?
- Ne sois pas si sarcastique ! Tu peux trouver plus compatible avec la vie de nos concitoyens.
- Hum j'ai toujours rêvé d'une salle de jeux, un casino...
- Soit, nous entrerons dans les détails prochainement. Je suis si fatiguée.
- Viens que je te réconforte dans mes bras.
- Toi seul me comprends sans même dire un mot, c'est pour cela que je t'aime et pour ton côté sombre.
- C'est vrai même si cet enquiquineur de Connor Frais ne le trouve pas à son goût.
- En parlant de lui, Holly veut faire un stage d'été à son journal.
- Vraiment ? Et telle que je te connais tu accepté sous conditions...
- C'est vrai, au départ ça m'a contrarié, mais en y repensant, on sera au plus près de notre ennemi. Et si jamais il pose problème à Holly, on pourrait toujours lui ressortir le casier judiciaire juvénile de son frère Jean. Il oublie souvent qu'à prêcher les valeurs honnêtes que son frère est déjà tombé pour toi.
- C'est vrai, lui et Buster Clavell ont fait pas mal de jobs pour moi indirectement. Si je fais tomber Jean je peux aussi faire tomber Connor.
- Hum ce que tu peux être sexy quand tu es menaçant, je fonds !
- Bien, et maintenant que la température est montée, je crois madame le Maire que vous n'avez plus besoin de cette chemise, je vais vous en débarrasser.
- Fais-moi l'amour grand fou !
A SUIVRE...