[Créations diverses] La Galerie de Queenie

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Caroline
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Hâte de voir ça et re bienvenue Wink

 
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Héhé merci d'être passé du coup !
Je vais essayer de réduire les textes de Paul et d'Alexia, surtout qu'après il y a celui d'Edouard qui débarque. Quand à Mélanie je ne vais rien écrire pour laisser une part de mystère.
Merci pour le lien ! En fait, il faut que je refasse tous mes CC. Je vais faire ça ce soir d'ailleurs.

Je vais donc encore modifié le 2 jusqu'à ce qu'il soit vraiment parfait ! Pour le 1er que tu n'as pas lu ce n'est pas grave, les modifications sont les même que la dernière fois et tu l'as déjà lu.
Oui j'ai remarqué toutes les fautes (enfin une grande majorité je pense) et tout est déjà corrigé sur mon PC, je vais donc modifier tout ça par la suite.

Je vais suivre tes conseils (qui sont toujours très fournis merci ahah) pour essayer d'améliorer une nouvelle fois. En lisant la première fois ce que tu viens de me dire j'avoue que je n'ai pas trop compris, mais au final je pense que tu as raison : ça peut être vraiment pas mal de décrire, mais je crains ne pas réussir à doser. Dans tous les cas, quand j'écris un chapitre, je le modifie toujours quatre ou cinq fois donc bon, ceci n'est qu'un premier jet !
Je pense mettre les chapitres sur le premier post de mon sujet, afin que vous puissiez y voir plus clair dans ma Galerie. Mais seulement les poster quand ils ont fini d'être modifiés : peut-être que je retravaillerais le tout plus tard mais au moins ce sera là.

J'ai fait une petite vidéo de trailer pour mon histoire, à partir de vidéos venant d'une série, mais je ne pense pas le partager. Je n'aime pas du tout l'idée de devoir fixer des physiques sur des noms, dire que tel ou tel personnage à la tête de tel acteur. De plus, comme je préfère les mots aux images, moi ça me gêne de voir quelque chose comme ça. Alors, vis à vis du lecteur je pense que c'est mieux de garder cette petite vidéo pour moi.

En tout cas je te remercie une nouvelle fois d'avoir pris le temps de lire et regarder tout ça ^^

 
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Bonjour à tous !
Alors petit rappel pour ceux qui on la flemme d'aller voir sur les autres pages (ce que je comprend totalement) : j'écris une histoire fantasy appelée La Reine de Pierre.
Comme les chapitres ne sont pas encore assez retravaillés je ne les met pas sur mon premier message. C'est pour ça que je reposte le tout à chaque page, en vous indiquant ce qui a été corrigé depuis les derniers versions, grâce aux conseils que l'on me donne !
Voici donc une nouvelle mise à jour. Vous n'avez pas besoin de lire les anciennes versions pour comprendre, c'est pratiquement la même chose à quelques détails près.

__________________________________

Chapitre 1 - pas de modification depuis la page 5
Spoiler :

Stirn
14 Juin 1506, Château de l'Aube, Manes

–  Je pense que ce sera tout pour aujourd'hui.

Ma voix est dénuée de chaleur et mon ton et sec. Je n'ai jamais aimé participer aux conseils du royaume en l'absence de mon époux. Les hommes présents dans la salle me vouent une haine sans égale et si je n'ai pas peur d'eux, je me sens tout de même mal à l'aise à leur côtés.
La pièce est éclairée de bougies. Les fenêtres ne nous offrent que la clarté de la lune : cela fait maintenant quatre heures que le conseil a débuté et la Capitale est déjà endormie.
Je suis installée sur le trône du Roi, comme toutes fois où c'est moi et uniquement moi qui préside l'Assemblée. Autour de la longue table en chêne, les conseillers se lèvent. Le bruit du frottement de leurs sièges contre le sol humide m'insupporte. Si le Roi avait été présent, ces hommes seraient sortis de la salle silencieusement après lui avoir accordé une humble révérence. Aujourd'hui, ils se contentent de s'abaisser rapidement devant moi et de sortir sans un mot de plus.

Je rejoint donc mes appartements sans prendre la peine d'adresser la parole à mes dames de compagnie qui me suivent au pas de course dans les couloirs du château de l'Aube.
Je suis exténuée par cette journée. Ce matin, alors que j'étais toujours dans mon lit, un message est arrivé du front. La lettre venait de mon mari. J'aime son écriture et la façon dont il m'écrit : bien que grand nombre de ses actes soient moralement douteux, il m'écrira toujours de sa propre main, manière chevaleresque d'un homme à son épouse.
Mais le contenu du message avait tout pour me déplaire. Son armée a perdu deux batailles consécutives et il ne pouvait m'assurer son retour avant le mois de Janvier prochain. Ce qui signifie donc que mon rôle de régente n'est pas prêt d'être terminé avant de longs mois.

Je laisse mes femmes de chambre me dévêtir et leur demande de sortir. Avant de me glisser sous les draps, je me pose devant la fenêtre de ma tour. Au loin, j'ai beaucoup de mal à distinguer la ligne d'horizon. J'ai entendu les servantes discuter de mon comportement. Ces idiotes s'imaginent que j'attends le retour du Roi. Notre couple produit un effet ridiculement romantique sur les jeunes femmes du pays. Toutes s'imaginent vivre l'idylle de la même manière que leurs monarques... Quel amour ? Quelle idylle ? Je n'ai jamais rien ressenti.
Ce que je guette, ce n'est ni le levé du jour, ni mon époux. J'attends mon heure, voilà tout. Mon regard est porté à l'Ouest, sur la Terre lointaine où j'ai grandi : Idonis. À chaque fois que je suis face à cette direction, je fini par fermer les yeux. Et je repense aux événements qui ont changé ma vie.

Il fut un temps où je me croyais libre.
J'ai vécu les treize premières années de ma vie en paix. Je vivais dans la partie Sud d'Idonis, mon Île. J'étais l'héritière de la famille la plus riche qu'il soit : et pour cause, puis-ce que j'ai un jour été la fille de la Gouvernante du pays. Ma mère s'appelait Ema. Elle ne possédait pas le titre de Reine, car dans notre religion, la seule divinité qui existe est notre Déesse. Alors ma mère dirigeait le pays selon Ses volontés, sans abuser de ses pouvoirs. Notre famille était la famille de la Gouvernance depuis la nuit des temps. J'aurai du faire de même. J'aurai du devenir la Gouvernante à mon tour, et léguer mon statut à ma fille.

En 1484, le vent a tourné et mon destin a changé.

Je me souviens bien du jour où l'armée d'Azaga, ce pays étranger dont je ne connaissais rien, est rentrée dans Agen. Je me trouvais dans la même position qu'aujourd'hui : dans ma chambre, regardant par la fenêtre.
Je n'avais vu ni ma mère, ni mon père depuis des jours. Mes femmes de chambre ne voulaient pas que je sorte dans les jardins : j'étais recluse dans ma chambre. Déjà à l'époque, j'aimais observer le monde s'éveiller au delà de ma fenêtre. Comme je n'avais rien à faire, je lisais tranquillement durant de longues nuits, et le jour, je guettais les environs, je regardais femmes et hommes déambuler dans les rues de ma ville pour aller travailler.
Ce jour là, quand j'ai posé mon livre et relevé la tête, il y avait des affrontements dans le port. Des centaines – non, des milliers d'hommes armés semblaient se battre. Je cherchais à voir plus de choses, mais une épaisse fumée m'en empêchait. Comment tous ces hommes, habillés si étrangement, aux armes si différentes des nôtres, avaient-ils pu débarquer sur mon Île, dans notre havre de paix et de tranquillité ?
Je ne sais pas comment je me sentais. Je pense qu'à l'époque, je ne le savais pas non plus. Le seul sentiment dont je me souviens, c'était ma curiosité débordante. Avais-je peur ? Étais-je confiante ?
Si les hommes avaient envahi le port, ils étaient forcément venus par bateau. Dehors, des gens hurlaient. Les bruits d'horreur me paraissaient bien proches. Était-il possible que d'autres hommes armés avaient pénétré la ville ?
Ma nourrice m'informa que ma mère allait venir me voir et que je n'avais pas le droit de sortir. C'est seulement après l'avoir supplié de m'en dire plus que la vieille femme me dit ce qu'elle savait.

– J'ai entendu les domestiques en parler entre eux. Ils disent que deux armées différentes ont pénétré le pays. Les Deux Grandes, précisa t-elle.

Je ne savais pas grand choses des deux grandes puissances voisines, Stirn et Azaga. Jamais aucun étranger n'avait franchi nos frontières. Jamais personne ne s'était intéressé à nous. Nous vivions seuls, nous vivions très bien sans eux.

– Que veulent t-ils ?

– Je ne sais pas, me répondit-elle. Je sais seulement que l'armée qui a envahi Agen s'appelle A.. Aza.. Enfin, que les deux armées se sont séparé la moitié du pays. À l'heure qu'il est, l'autre Île doit être en train d'envahir le Nord.

Je suis restée dans ma chambre pendant des heures, silencieuse. Les bruits de combat étaient de plus en plus net. La fumée avait pénétré par les barreaux de ma chambre et je ne pouvais m'arrêter de tousser.

La porte a fini par s'ouvrir. Ma mère pénétra dans la pièce et, d'un signe de tête, fit sortir les femmes de chambre paniquées qui pleuraient silencieusement dans mes appartements.

– Ma fille. Approche-toi.

Elle me prit dans ses bras. Je me souviens qu'elle possédait un parfum particulier, une fragrance différente de celles de chez moi. Hommes et femmes d'Idonis possédaient tous la peau claire, les cheveux noirs et les yeux verts. Ils étaient beaux. Ma mère était belle. Voilà ce que je me disais à cet instant.

– Mère ?

– Nous n'avons pas beaucoup de temps. Ma chère Cerra, nous allons devoir nous quitter. Je suis désolé, terriblement désolé. Des hommes armés arrivent d'un autre pays et viennent pour conquérir toute notre Île. Ce sont des barbares. Ils torturent, tuent et prennent des prisonniers.

– Notre armée pourrait peut-être les vaincre ?

– La moitié de nos hommes sont déjà morts. Ils se rapprochent. J'ai passé les deux derniers jours dans la chapelle. La Déesse entend toutes les prières, mais n'a pas répondu à mon appel. Cet obstacle, c'est elle qui nous l'envoie.

– Pourquoi nous ferait-elle ça ? Pourquoi venir nous tuer ?

Elle s'est approchée de la fenêtre à son tour. Je remarquais qu'elle ne tremblait pas : ma mère ne tremblait jamais. Elle se tenait droite et semblait sûre d'elle. Sa voix était calme. Son attitude rassurante me trompait : je croyais qu'elle détenait une solution pour que nous puissions continuer à vivre unis, elle, mon père et moi.

– Nous n'avons plus beaucoup de temps, répéta t-elle. Écoute moi bien. Un cheval t'attend aux écuries. Ton père voyagera avec toi, et ce sera tout. Nous ne pouvons pas nous permettre d'augmenter le nombre de voyageurs, vous vous ferriez repérer.

– Pour-...

– Tu écoutera ton père quoi qu'il arrive. Si il vient à mourir, tu continuera seule. Tu es bonne cavalière : promet moi d'être rapide et toujours silencieuse. Ne parle à personne en chemin. Ne révèle pas ta vraie identité.

– Pour aller où, Mère ?

À l'époque déjà, j'étais plus petite que la moyenne des femmes d'Idonis. Elle s'agenouilla près de moi et caressa mon visage du bout de son index. Ses yeux habituellement remplis de tendresse étaient désormais remplis de larmes qui n'osaient franchir ses paupières pour glisser le long de ses joues. Ou peut-être étaient-ce les flammes de la cheminé qui les faisaient briller autant ?

– Ton père t'expliquera tout. Tu dois partir maintenant. Ton père portera ton bagage – trois robes seulement, nous ne pouvons pas nous permettre plus. Promet moi de ne pas m'oublier et de ne pas perdre ta foi, quelques soient les événements à venir. Je t'aime.

Elle avait toujours été pleine de bienveillance envers moi, mais elle ne m'avait jamais dit ouvertement qu'elle m'aimait.
Démunie, je la regardais sortir de la pièce. J'étais totalement paralysée par la peur de l'inconnu, par la suite des événements. Ses mots se bousculaient dans ma tête, j'essayais de les rendre plus clairs, je voulais comprendre.

– Vite, me dit elle après avoir ouvert la porte.

Je jeta un dernier regard vers l'armée d'Azaga. Je n'avais plus le temps de rester là. Quelque soit le danger, je compris que désormais, je devais agir.
Je franchi la porte, attendant sur le seuil avec ma Mère. Ses yeux ne brillaient plus. Avait-elle refoulé ses larmes où leur éclat du aux flammes avait-il disparu ?

– Aux écuries. Prend ça.

Elle décrocha le collier qui ne quittait jamais son cou : une ficelle brodée d'or sur laquelle était accroché une pierre blanche. Puis je me suis élancée dans le couloir en direction des escaliers. Alors que je descendais les premières marches, j'entendis sa voix appeler mon nom.

Je ne la voyais plus, j'imagine qu'elle était toujours au seuil de ma porte. En fait, je ne faisais pas attention à ce genre de détails à l'époque. J'étais certaine de la revoir dans un futur proche.
Je ne la voyais pas, mais je sentais sa présence.

– Ce n'est pas de ta faute. N'oublie jamais ça.

J'ai attendu une éternité sur les marches d'escalier, jusqu'à ce que je sois sûre qu'elle était partie.
Puis j'ai repris mon chemin, sans me rendre compte que c'était la dernière fois que j'entendais sa voix.

Quand je rouvre les yeux, les flammes des bougies de ma chambre se sont éteintes. Mon esprit est tout aussi fatigué que mon corps, et je déteste ne pas y voir clair. Je me dirige doucement vers mon lit puis me glisse sous les draps. Une fois protégée par l'épaisse couche de tissus recouvrant ma peau, je me laisse allée au sommeil en gardant entre mes doigts le collier accroché autour de mon cou.

Chapitre 2 - tout juste modifié.
J'ai nuancé les propos de mon héroïne suite aux conseils de Lady et de Rope', merci !
Spoiler :

Stirn
23 Juin 1506, Palais d'été, Apas

Cela fait dix-huit ans maintenant que je me rend à Apas pour fêter la nouvelle saison.
Le Palais d'été est magnifique. Il s'agit certainement de ma demeure favorite. Sa construction a débuté il y a vingt et un an, lors de mon arrivée dans mon nouveau pays. Mon époux rentrait d'Idonis victorieux et plus riche que jamais. Il savait que sans moi et l'accord qu'il passa avec ma mère, il n'aurait jamais gagné la guerre. Alors que je cherchais à être la plus distante possible de mon nouveau mari, lui, voulait me prouver qu'il était digne de confiance et pouvait être un bon époux.

Il me remercia donc en faisant construire ce qu'il voulait être le château le plus magnifique au monde. Edmond disait à qui voulait l'entendre que le Palais allait être à l'image de ma beauté et de ma lignée. J'étais jeune et intimidée, je ne voulais pas de son affection ni de l'attention qu'il me portait. En l'épousant, je pensais vivre en sécurité dans un donjon où je n'aurais jamais l'occasion de sortir. C'est ce que j'aurai préféré.

Il le fit ériger au Sud, là où le temps est particulièrement clément en comparaison avec les fortes pluies de la Capitale.

Le trajet ne fut pas très long : Stirn est situé à mi chemin entre le Nord et le Sud et les chemins empruntés par le carrosse ne pouvaient être plus praticables. Lors de mon arrivée, le vingt et un au soir, je fus une nouvelle fois frappée par la magnificence des lieux et de l'édifice, entouré de grandes forêts de chênes centenaires et d'une rivière. Après notre mariage, Edmond la rebaptisa Cerra. La rivière de Cerra.

Le granit du château n'est pas un granit ordinaire : il est rosé, parfois rouge selon la lumière du soleil. Sa taille est telle que nous pourrions facilement y loger tous les membres de la Cour et les familles des membres du Conseils.

Fort heureusement, le Roi étant absent, je n'eus pas à emmener beaucoup de monde avec moi. Quelques dames de compagnies, mes enfants et leurs précepteurs suffisent amplement pour ces vacances de deux semaines.
Ici, je suis plus tranquille et plus reposée. Je veux profiter de mes enfants et passer du temps avec les jeunes princes et princesses.

Parfois, vivre sans le Roi à ses bons côtés.

– Mère, me dit Amédée. Pourrons-nous aller nous promener à cheval, demain ?

C'est la fin de la journée. Les garçons s'affrontent à l'épée dans jardin, Blanche est assise près d'eux en lisant. Quand à Bathilde, elle est restée alitée tout le jour durant, se plaignant de violents maux de tête, soit, comme d'habitude.

– à condition que le temps soit clément et que vous vous teniez tous tranquilles au dîner.

Je ponctue ma phrase d'un regard appuyé envers l'aîné de la fratrie, Edward. Il ressemble déjà à un homme : ses boucles brunes tombent devant ses yeux, aussi sombres que ceux de son père. Il me dépasse déjà d'une demi-tête et sa carrure pourrait être comparée à celle d'un gladiateur des temps anciens. Pourtant, son comportement n'a rien d'adulte : il aime se bagarrer avec son frère, de cinq ans son cadet, et se sent en constante rivalité avec Blanche. Malgré ses seize ans, l'héritier de la couronne agit comme si il en avait dix de moins.

Les enfants ont continué à jouer quelques temps.
J'ai rédigé des lettres tout l'après-midi, des lettres personnelles : hors de question pour moi de travailler à Apas. La majorité étaient adressées à quelques dames de la Cour qui me témoignaient une sympathie inhabituelle : là-bas, je suis respectée mais détestée par bon nombre de jeunes femmes amoureuses d'Edmond.

Juste avant de partir pour Apas, j'ai justement reçu une lettre de sa part. Elle date d'il y a trois semaines. Le messager qui me l'a fait parvenir s'est montré particulièrement rapide : d'habitude, quand je reçois un billet venant d'un pays voisin, il met au moins un mois et demi à arriver.
J'ai décidé d'emporter la lettre avec moi au Palais d'été pour la lire tête reposée et avoir plus de temps pour lui répondre.

Cerra, mon aimée,

Son écriture est magnifique. Il n'y a aucune bavure sur le papier. Je l'imagine, le jour sur le champ de bataille pour guider ses troupes et le soir en train de m'écrire, éclairé seulement par une bougie et le clair de lune. Il y a des chances pour que ce soit le cas : il est si chevaleresque, comment pourrait-il en être autrement ?

Une terrible bataille a eu lieu il y a quelques jours. Pardonnez-moi de ne pas vous en avoir informé plus tôt : d'ailleurs, je ne sais même pas quand ce message vous parviendra. Enfin, si il vous parvient...
Je suis blessé à la jambe et ne peux plus me battre. Vous, et les enfants, priez en mon nom.

Au fil de ma lecture, une boule apparaît dans mon ventre.
À Stirn tout comme à Azaga, hommes et femmes n'ont foi quand le Roi. C'est à lui nous devons nous adresser dans chacune de nos prières.
Je ne le prie pas . Le soir, juste après avoir prié auprès de la Déesse en laquelle je n'ai jamais cessé de croire, j'essaye de tout mon cœur de faire de même, en tentant désespérément de diviniser mon mari. C'est vraiment difficile. Ce n'est pas un Dieu : Edmond est un homme dont l'apparence ne surpasse pas celle des autres hommes et, même si la moitié du pays n'a pas accès à l'éducation, je suis sûre que quelque part il y a des hommes bien plus intelligents que lui.
Il est juste né au bon endroit, au bon moment, mis au monde par la bonne femme, elle même mis enceinte par le Roi. Et ça aurait pu être n'importe qui d'autre. Alors, non, mon mari n'a rien de divin.

J'ai promis de vous revenir victorieux, alors comptez sur moi pour que cela soit le cas. Je pourrais très bien rentrer et demeurer auprès de vous durant ma convalescence : c'est de loin ce que je préférerais. Mais je ne puis être de retour misérable et estropié. Priez pour moi afin que je guérisse et je pourrais rentrer. Priez pour moi, croyez en moi. J'ai besoin de vous savoir de mon côté.
Je ne peux vous en dire plus car nous repartons bientôt au combat et je dois désormais m'entraîner à marcher de nouveau.

« J'ai besoin de vous savoir de mon côté »... Je fronce les sourcils, malgré moi. Mon époux sait à quel point il a été difficile pour moi de devenir Reine en si peu de temps, mais je pensais qu'il avait confiance en moi. Visiblement, il n'est pas dupe, et il doit sûrement savoir que tous les mots doux que je lui glisse à l'oreille sont faux et surjoués.

Ne restez pas cloîtrée au château. Il ne vous arrivera rien si vous décidez de partir comme chaque année au Palais d'été. Mes gardes veilleront sur vous. Jamais l'armée de ce fou de Richard ne foulera nos terres. Enfin, tout cela, vous le savez. Vous n'avez jamais peur.

Embrassez les enfants de ma part, et dites leur que je pense à eux chaque jour. N'oubliez pas de prier.

Edmond, votre Roi et fidèle époux.

La lettre semblait être terminée, mais il a réécrit quelque chose, tout au bout du parchemin. Son écriture est moins bonne, comme si il avait du écrire rapidement avant de partir.

Je vous veux, Cerra. Je me languis de vous chaque jour. Je suis impatient de vous retrouver.

Je sens le rouge me monter aux joues et chasse cette sensation d'un geste de la main, comme si mon mari se trouvait juste derrière moi et venait de me chuchoter ces quelques mots intimes.
Edmond est un homme très étrange. Il est très différent des hommes d'Idonis. Beaucoup plus... passionné. Il s'imagine être un personnage de roman, un chevalier, un Dieu : c'est comme ça qu'il se considère, mais est-ce réellement de sa faute ? S'il avait été le Gouverneur d'Idonis, il aurait été bien plus humble. Je ne peux pas lui en vouloir d'être parfois un peu trop imbu de lui-même. Après tout, il est le Roi, et presque le Roi du monde, si il me revient après avoir gagné la guerre.

Je ne pouvais pas l'apprécier. Une fillette de 13 ans ne peut pas aimer un inconnu, un étranger arrivant mettre des chaînes à sa terre natale. C'est impossible. Une jeune adolescente ne peut rien ressentir pour un homme qui lui vole son enfance dans le lit conjugal.
Mais moi aussi, je dois être une femme étrange. Car mes sentiments envers lui, eux, le sont.

Il n'a jamais cru un mot de ce que racontait mes ennemis lorsque l'on m'accusait d'être une sorcière, venue à Manes pour diriger le pays à travers mon mari.
Il a de l'estime pour moi.
J'ai de l'estime pour un Roi. Et si il venait à mourir...

Mon époux,

Votre lettre vient seulement de m'être arrivée. Nous sommes le vingt-troisième jour du mois de Juin. Comment vous portez vous ? J'ai prié pour vous, désormais je prierai pour le rétablissement de votre blessure.
Si vous ne pouvez vous battre, ne prenez aucun risque. On dit que Richard a envoyé des troupes vers le Nord : encouragez votre armée, guidez la, et rétablissez-vous. Quand vous serez remis sur pied, vous pourrez vous battre : et avec toutes les prières que vous recevez pour votre victoire, vous allez vaincre Richard une bonne fois pour toute.

Je me suis rendue au Palais d'été avec les enfants. Je n'ai pas pris de Cour : j'ai décidé qu'il était bon pour Edward d'être seul un petit moment. Peut-être qu'ainsi, il se remettra en cause. Son égoïsme est devenu maladif et je doute qu'il fasse un bon roi en étant si narcissique. Un Dieu se doit d'être humble.

Nous allons rester quelque temps puis repartir à Manes. Rien a signaler au pays : j'estime gérer la situation du mieux que je le peux. Ce n'est pas une situation enviable. Les gens me détestent ici. Il n'y a qu'à Apas où j'ai réellement la paix. Quand vous serez victorieux et que vous serez de retour à Stirn, je cesserai de me sentir étrangère dans un pays qui est pourtant le mien.

Encore une fois, prenez soin de vous. Vous gagnerez, j'en suis certaine.
Je vous désire tout autant que vous me désirez et vous attend chez vous. Venez au plus vite m'y retrouver.

Cerra, votre épouse.

- Comment va père, mère ? Me demande Blanche.

- Il est blessé. Priez pour lui.

Amédée et Edward se retourne vers moi et me regarde. Je n'ajoute rien de plus. Qu'est-ce que je pourrais dire d'autre ? Que leur père est peut-être mort et que je peux savoir où il se trouve actuellement ?

Nous prenons notre repas dans la plus petite salle à manger. Bathilde nous a rejoints en retard, le visage sombre, la tête baissée. Je lui ai fait remarqué son retard, elle s'est excusée d'une toute petite voix et n'a rien dit depuis.

– Qu'est-ce que vous lisiez, tout à l'heure, Blanche ?

– Oh, un simple roman que j'ai trouvé dans la bibliothèque de Père. Un conte, me répond t-elle.

– Votre père et le romantisme...

Edward s'esclaffe.

– Les romans ne sont pas pour les femmes, dit-il. Ce n'est pas pour rien que très peu d'entre elles sachent lire.

– Les ignorants ne le sont pas à cause de leur genre, réplique sa sœur. Tu en es la preuve vivante.

– Garce, grince t-il.

– Taisez-vous, tous les deux. Les pauvres n'ont pas d'éducation. Vous avez ce privilège, alors ne vous disputez pas pour une stupide question de genre.

Edward regarde son assiette d'un air maussade et lève les yeux aux ciel, un tic qu'il tient de moi.

– Ne le prenez pas mal, Mère, mais Apas est bien triste sans Père. Pourquoi ne pas avoir emmené la Cour ? Je me retrouve bloqué ici, loin de tout, avec comme seule compagnie un gamin de onze ans.

Amédée, qui mangeait bruyamment depuis le début du dîner, lâche sa nourriture. Ses yeux se remplissent de larmes.

– Tu ne m'aimes pas, pleurniche t-il. Tu es méchant. Je n'ai rien fait.

– Laisse-le, Ed', reprend Blanche avant que l'aîné ne réplique.

Plus personne ne parle le reste du repas. À l'image de mon peuple, ma famille est unie seulement quand Edmond est là pour régner, pour assurer la paix et l'autorité.

Une fois les enfants couchés, je peux à mon Tour me rendre dans la chambre royale. Sa grandeur et sa beauté m'a toujours intimidé quand je dois y résider seule. Mon mari a cependant insisté pour que nos appartements soient communs, jurant ainsi que jamais une autre femme ne partagera sa couche. Promesse qu'il a tenu deux ans. Désormais, que nous résidons à Apas ou à Manes, c'est lui qui partage la couche de ses maîtresses. Par passion, encore une fois. Peut-être croyait-il vraiment me rester fidèle et, vivant toujours au jour le jour, s'est-il réveillé un matin en désirant une autre femme.
Je me fiche éperdument qu'il me trompe. C'est un Roi, et un Roi prend des amants.
Ce qui me gêne, c'est les commérages qui se font sur mon passage et qui touchent mon égo bien plus que leurs stupides accusations de sorcellerie. Mon honneur est mis à mal à chaque fois qu'une femme se vente à la Cour d'avoir couché avec le Roi. Fière, je ne répond rien, je ne réagis pas, je fais comme si tout cela me passait au-dessus de la tête.

J'ai les paupières lourdes et le cœur gros, mais je n'arrive pas à trouver le sommeil, trop perdue dans mes pensées pour m'endormir. La lettre d'Edmond m'a fait un drôle d'effet. J'ai la gorge nouée à le savoir à des milliers de lieux, sali de boue et de sang, dirigeant une armée décimée par cette guerre sans fin.
Des gens meurent à cause de moi.

Chapitre 3 - tout juste modifié suite aux conseils de Lady et de Rope', merci ! Smile
Spoiler :
- Père ?

Nous avons galopé durant de longues heures, profitant de l'épaisseur de la forêt d'Agen pour nous cacher sous les arbres. C'est étrange comment ce décor apaisant contrastait avec la précipitation des événements. Au fil de notre traversé dans les bois calmes, je me rappelais des après-midis que je passais avec ma mère à galoper et à me ressourcer. Je n'arrivais pas encore à me dire que si, désormais, j'arpentais ces lieux, c'était non pas pour m'amuser mais pour fuir.

Depuis notre départ de la maison, mon père n'avait prononcé ne serait-ce qu'un seul mot. Il n'a jamais beaucoup parlé. La seule personne qui connaissait sa voix par cœur, le poids de ses mots sur sa langue, c'était ma mère.
Mais nous étions partis, sans que je sache réellement pourquoi, et nous étions désormais à des dizaines de lieux de sa présence, maternelle et rassurante.
J'avais beau l'interpeller, papa ne répondait jamais à mes appels. Je ne comprenais rien à la situation. Pourquoi ma mère m'avait-elle dit de fuir, pourquoi m'avait-elle parlé comme si nous ne nous reverrions jamais ? Tout était bien trop compliqué. C'est comme si une vague de brouillard était apparue dans mon esprit.

Nous avons traversé une petite rivière qui brillait avec les reflets du soleil. L'eau était aussi calme que les environs. Quelques heures auparavant, j'avais pu voir de ma fenêtre des hommes armés décimer les miens. Désormais, nous étions seuls, et les seuls bruits que je pouvais entendre étaient le chant des oiseaux et le courant de l'eau.

Alors, je serrais le collier contre mon cou. J'avais l'impression que cette petite pierre marquait sa présence. Bien évidemment qu'elle était avec nous. Nous n'avions jamais été séparés, tous les trois. Ce cadeau voulait dire qu'elle pensait à moi, et qu'elle m'accompagnait lors de ce voyage qui allait me mener vers l'inconnu. Ema, ma très chère mère, était là, avec moi.
Mon père prononça ses premiers mots depuis notre départ.

- Arrêtons nous pour manger.

Mon père était agile à cheval. Il glissa de l'animal si naturellement que je me surpris à croire que tout allait bien, que le monde n'était pas en train de s'écrouler. Sa prestance était la même que quand nous allions chasser ou nous promener aux alentours de la maison.

Papa accrocha son cheval, me fit signe de descendre et fit la même chose pour le deuxième animal, sur lequel mon maigre corps reposait depuis des heures.

- Nous allons devoir nous arrêter pour un moment. Il y a bien trop de lumière, nos ombres vont nous trahir si nous continuons à bouger. Il va falloir attendre la tombée du jour, et rester silencieux.

Sa voix était monocorde, comme à son habitude, et ne tremblait pas. Tous les éléments étaient réunis pour me persuader que toute cette histoire était une mauvaise blague. Peut-être que ma mère préparait une fête, et voulait me faire une surprise ? Elle m'avait dit de faire attention, et pour le moment, nous n'avions croiser aucun étranger barbare sur le chemin.
Alors, comment expliquer les affrontements sur le port ?
Je commençais à fouiller dans le sac, mais il n'y avait aucune nourriture. J'ai alors levé les yeux vers mon père qui, face à un grand chêne, ne me regardait pas. Bien évidemment, il attendait que je me lève pour le rejoindre.

- Suis-je obligée ?

Son silence signifiait que oui.

Je me redressa, secoua ma robe pour enlever toute la poussière qui s'y était accumulée. Je ne voulais pas le faire, mais c'était la seule solution pour ne pas mourir de faim. Je me positionnais de la même façon dont se tenait mon père, face au chêne, et posa mes mains sur l'écorce sombre. Mon cœur battait à tout rompre. Maman ne m'obligeait jamais à utiliser mes pouvoirs.

- Je n'ai pas assez de force pour le faire, m'indiqua simplement mon père, comme si il avait lu dans mes pensées.

Pourquoi a t-il fallu que je naisse femme ? C'est la question que je me posais à cet instant. Je n'avais jamais remis en cause mon genre avant de me retrouver dans cette situation.
Je ne pouvais pas faire autrement. Je n'allais pas laisser mon père mourir de faim.

Mes mains étaient toujours posées sur le chêne. Peu à peu, je sentais mon sang se réchauffer dans mes veines, et, même si je n'avais pas très faim, mon appétit diminuer en un temps record. La sensation que me procurait les racines du grand arbre était indescriptible. Une force... une sensation de résurrection, tel le phénix qui renaît de ses cendres.

J'ai attendu un bon moment avant de me retourner vers mon père. Ça faisait un long moment que la pierre m'avait déjà nourri. La pierre, seules les femmes peuvent maîtriser l'étendue de ses pouvoirs. La pierre, elle est au centre de tous les arbres de la forêt, de toutes les montagnes du pays, au fin fond des océans qui entourent notre île.
Et la pierre est et était autour de mon cou.
J'essayais de me concentrer sur autre chose, sur une image positive avant de devoir ressourcer mon père. Le bruit d'un petit animal dans les buissons. Le bruit que faisais les feuilles tapissant le sol quand je marchais dessus. La sensation de l'écorce contre mes doigts. Je voulais me rattacher à quelque chose avant de devoir faire ça.

Le soleil tapait dans mon dos, mais je tremblais, et mon père le voyait bien. Enfermé dans son mutisme habituel, il ne fit aucune remarque. Il ne prit pas la peine de s'excuser. D'habitude, c'est ma mère qui le nourrit.
Papa s'agenouilla près de moi, faisant pratiquement ma taille quand moi, j'étais debout. Son visage se rapprochait dangereusement du miens, comme si il s'apprêtait à m'embrasser. Mais, au lieu d'enfoncer ses canines dans mes lèvres, il décida de mordre mon cou, blanc et frêle, qui se mis à saigner à peine ses dents l'eurent-il frôlé.

Les larmes me montaient aux yeux et je ne m'empêcha pas de les laisser couler. Tout cela n'avait aucun sens. Je ne suis pas maman. Papa a une nourrice, et elle devrait être avec nous.
En revanche, je réussi à retenir ma langue. Je ne pouvais pas hurler. Mon père l'avait dit simplement, n'avait pas insisté sur la question, mais je comprenais que je devais suivre cette indication à la lettre si nous ne voulions pas nous faire remarquer.

Rester silencieux.

J'ai serré les dents. Quand mon père eut fini de se nourrir, il se remit debout. Sa bouche était tâchée d'un liquide noir et visqueux, qui continuait de gicler de mon cou. Son visage était humide, sûrement mes larmes ayant coulé le long de sa mâchoire.
Il s'essuya la bouche avec le tissus de sa chemise de lin, et je l'imita, portant les manches de ma robe  jusqu'à mon cou, pour essuyer le liquide. Mon liquide. Mon sang.

Papa enleva sa veste et la disposa en dessous de l'arbre, et me fit signe de m'y asseoir, ce que je fis aussitôt. La tête me tournait, et il est conseillé aux femmes de s'asseoir un moment après avoir nourrit un homme. J'essayais de me convaincre qu'il ne faisait pas ça pour me faire mal, et que j'étais tout simplement plus puissante que lui. Je flattais mon ego pour ne pas être effrayée par mon propre père. Pourtant, je ne ressentais que du dégoût pour cet homme qui ne m'avait jamais témoigné de réelle affection.

- Où est maman ? J'osais demander d'une petite voix, tant dis ce qu'il était debout, silencieux, inspectant les alentours sans bouger d'un poil.

- À la maison.

- Qui étaient ces hommes, sur le port ? Que nous veulent-ils ?

Pas de réponse.

- Est-ce qu'ils ont tués maman ?

Alors, mon père fit un geste qu'il n'avait jamais fait auparavant, même quand j'étais encore petite fille.
Il se laissa tomber près de moi. Son visage ne trahissait aucune émotion, mais je le savais démuni. Il s'approcha de sa fille a qui il n'avait pratiquement jamais parlé, et prononça son nom. Deux fois.

- Cerra.

- Est-ce que maman est morte ?

- Cerra.

Il passa son bras autour de mon épaule tant dis ce que je me recroquevillais dans les bras de cet homme qui avait toujours était un inconnu à mes yeux.
Maman était morte. Ils – ces étrangers – allaient nous chercher, nous trouver, et nous tuer.
La douleur de la morsure m'avait arraché des larmes, mais ce n'était rien comparé au torrent qui sortait de mes yeux, alors que mon père commençait à pleurer à son tour, silencieusement et dignement, sans prononcé autre chose que mon prénom.
Depuis ce jour, je n'ai jamais pleuré à nouveau.

_____________________________________________________
Edit : Aux alentours de la rentrée, je compte commencer à poster des cover sur ma chaîne Youtube. Bon alors pour le moment c'est juste un projet, mais est-ce que ça intéresserait certaines personnes ? Je sais que l'on peut être mal à l'aise devant le visage d'un membre en dehors de sa 'couverture' du forum donc voilà, je préfère demander pour être sûre de savoir si je poste ici ou pas Very Happy

 
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Han, la vache !
Je viens de lire les 3 chapitres d'affilée et même si je ne suis pas aussi bonne critique ou conseillère que Lady et Rope, je peux dire que j'ai adoré !
Mais que dire ? Comment le dire ? J'ai aimé cette paix relative au palais d'été, contraire à la tristessevêt l'incompréhension du premier chapitre. Quant au troisième, hé ben ! Il m'a laissé sur le *bip* ! Amener cette drôle de magie "vampirique" associée à cette autre magie animiste, dans cette histoire, c'est étonnant, déroutant, et donne envie d'en lire plus, de continuer cette lecture pour comprendre ce que c'est...
Continue, c'est vraiment bien ! Bravo !

 
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Merci beaucoup ça me touche ce que tu dis ! C'est bien d'avoir un autre avis et j'ai hâte que tu lises la suite

 
Rope
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J'ai pas encore relu le le second chapitre (laisses moi le temps de respirer, mon dieu !), mais y a de bonnes choses sur les corrections du troisième. Mais j'en reviens à ce con,seil, que je te donnais précédemment, à propos du show, don't tell :

Tylda a écrit:

C'est étrange comment ce décor apaisant contrastait avec la précipitation des événements.

Tylda a écrit:

L'eau était aussi calme que les environs. Quelques heures auparavant, j'avais pu voir de ma fenêtre des hommes armés décimer les miens.

Typiquement, surtout dans la première phrase, tu appuies sur le contraste, tu en parles verbalement, au lieu de nous le monter, de nous le faire ressentir. Sans ses bout de phrases, ça marche tout aussi bien, on comprend ce contraste, sans qu'on est besoin de le signaler.

 
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D'acc ! Je vais modifier ça. Je comptais poster le chapitre 4 et le résumé d'Edouard maintenant mais je vais donc attendre. J'ai conscience que j'ai eu une très très longue absence sur cette galerie mais bon, poster 4 choses par jour c'est pas super non plus x)
Du coup, j'attend que les personnes habituelles (aka toi et Lady si vous voulez bien) commente avant de poster la suite, peut être demain! ^^
Sinon merci pour le rappel du conseil, je vais essayer de l'appliquer également dans mes autres textes.

 
LadySquirrel
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Mince j'ai lu le chapitre hier et je sais plus ce que je voulais dire... Laughing
Je pense que sur le coup je pourrais moins t'aider vu que j'avais déjà ben aimé le premier jet.

Mais je peux te dire que les nouvelles descriptions du paysage en début de chapitre sont très agréables à lire et c'est vrai qu'elles ajoutent un petit quelque chose à l'ambiance.

 
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Merci beaucoup Lady !
Je vais essayer de vous partager la suite ce soir, si j'arrive à bout du prochain chapitre. Je pars sur deux voies différentes et je ne sais pas laquelle empruntée. J'ai peur que ce qui doit normalement arrivé dans le chapitre 4 soit en fait arrivé trop tôt...
Je verrais bien. ^^ Dans la soirée Very Happy
Au fait, j'ai voulu mettre à jour ma galerie, mais j'ai remarqué que tous mes sims portaient les même noms. XD Genre j'ai plusieurs Morgan, plus Maxime ou plusieurs Alexia. Donc bon.
Je ne sais pas si je dois répertorié uniquement les créations que je possède toujours (puis ce que mon jeu a planté je ne sais combien de fois) ou tout répertorié, en sachant que ce sera pas très clair sur le premier post. Faut voir. ^^

 
Bretagne22
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j'aime beaucoup te lire! Je ne serrais quoi te dire, n'étant pas une littéraire .
Tes récits ce laisse lire .
J'attends la suite.

 
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J'aime beaucoup lire tes récits, c'est si bien écrit. Le texte est au niveau de ta brillance. J'aime, j'adore !

 
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Oh merci. [Créations diverses] La Galerie de Queenie - Page 7 4113703508 ça me fait plaisir que tu viennes commenter !
Du coup maintenant que j'ai ton numéro de tel tu auras mes textes en avant première ahah

 
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Voici le chapitre 4 de La Reine de Pierre ! C'est la toute première version. Des conseils ? Smile

Spoiler :

Stirn
29 Juin 1506, Palais d'été, Apas

La semaine est passée très vite. Les enfants ont joué dans les jardins tant dis ce que je déambulais un peu partout, dans les bibliothèques tout comme dans les cuisines, m'adonnant à l'une de mes activités favorites : observer.
D'ailleurs, cela peut être assez déroutant pour quelqu'un qui ne connaît pas bien les habitudes de la Reine : en dix-huit années, les gens du Palais ne se posent plus de question quand ils me voient partout, à tout moment et silencieuse, inspecter les lieux qui m'entourent. Et, l'observation que je préfère, c'est de regarder par la fenêtre les plaines et collines qui s'étendent autour du palais.

Pourtant, je n'étais pas en train d'observer les environs quand Blanche est entrée dans ma suite en courant, sans frapper ni fermer la porte derrière elle. Je brodais une longue fresque, accompagnée de mes femmes de chambres, terrées dans le silence que je leur imposais. J'ai fais les gros yeux à ma fille, qui aurait pu se montrer plus délicate en entrant dans la pièce : mais elle n'a rien remarqué, trop occupée à chercher la manière de m'annoncer ce qui allait suivre.

– Mère. Excusez-moi de vous déranger, mais Édouard s'est mis en tête qu'il allait rentrer à Manes et il est déjà sur son cheval en train de donner des ordres aux domestiques. J'ai pensé que vous prévenir était une bonne chose.

– Bien sûr que s'en est une, je lui répond en me levant d'un bond. Ce n'est pas à lui de décider quand il peut rentrer.

– J'ai essayé de lui expliquer, mais il ne m'écoute pas. Il...

Je n'ai pas le temps d'entendre la suite : je descend les escaliers si rapidement que mes chaussures n'ont même pas le temps de faire du bruit quand elles martèlent le sol. J'entends Blanche qui descend les escaliers à ma suite. À peine suis-je arrivée à l'entrée du Palais que la voix forte de mon aîné me parvient aux oreilles.

– Dépêche toi, imbécile. Préfères-tu donc rester au beau milieu de nul part plutôt que d'arriver le plus tôt possible au château ? Nous allons rater toutes les festivités.

– Quelles festivités ?

Edouard retourne son cheval vers moi et m'adresse un sourire mesquin. Amédée, quand à lui, pâli sous mon regard froid. Il s'incline devant moi. Pas son frère.
Les portes sont ouvertes alors que je n'en ai jamais donné l'accord.

– Ah, mère, dit-il d'un ton égal. Père ne vous a donc pas prévenu ?

– Arrêtez. C'est moi qui pose les questions ici et vous allez m'obéir. Quelles festivités ? Je demande une seconde fois en articulant chacune de mes syllabes.

Le sourire narquois d’Édouard s'efface pour laisser place à une grimace de mécontentement. Il n'a jamais eu l'air aussi puéril quand cet instant. Je suis fatiguée de son comportement et à le voir ainsi désobéissant et stupide, j'ai peine à me dire qu'il sera le prochain Roi de Stirn.

– Père est entré au pays le temps de sa guérison et il retournera sur le champ de bataille dès qu'il sera en état de se battre. La Cour fête son retour et moi, je n'en peux plus de moisir ici. Il nous demande de le rejoindre au plus vite afin de le voir.

– Alors pourquoi ne m'avez-vous pas prévenu, sombre idiot ? Je réplique d'une voix glaciale.

C'est bon, son sourire est de retour. Il n'a rien d'innocent.

– Je pensais que vous seriez la première au courant. Visiblement...

– Descendez de ce cheval immédiatement. Dans vos chambres. Tous les deux, je répond en regardant tour à tour les deux frères. Personne n'ira nul part. Et j'ordonne les fermetures de ces portes.

Amédée s'exécute aussitôt et disparaît à l'intérieur du Palais. Édouard, quand à lui, prend tout son temps pour descendre de l'animal et s'approche de moi en essayant d'être menaçant.
Raté.
Nous sommes tous les deux face à face, et personne ne dit rien. Je ne baisserai pas les yeux : je ne lui ferai pas ce privilège. Il finit par repartir, suivant la trace de son jeune frère, et je me retrouve seule. Avec comme seule compagnie colère et dégoût.

Stirn
2 Juillet 1506, en chemin vers la capitale

Nous voyageons depuis deux jours maintenant. Le lendemain de mon altercation avec Édouard, j'ai annoncé aux enfants que nous partions dans l'après-midi. La seule qui avait vraiment l'air déçue était Bathilde, qui, certes, avait passé les vacances enfermée dans sa chambre, mais qui supportait encore moins demeurer au Château de l'Aube et de sa Cour bruyante et infernale.
Moi aussi, j'ai le cœur serré à l'idée de rentrer dans la Capitale, et pour les même raisons. Mais je ne dis rien : pourquoi montrer ma faiblesse aussi inutilement ?

Par chance, le temps est clément et les routes, comme à l'allée, sont praticables. Parfois, je me glisse auprès du cavalier tirant notre cortège pour pouvoir profiter du paysage. Les routes sont moins escarpées que dans mon pays. Enfin, je pense qu'elles le sont. Plus les années passent, plus mes souvenirs sont imprécis, improbables. Comment les feuilles des arbres pouvaient-elle êtres aussi turquoises ? Comment les femmes avaient-elles toutes accès à une éducation correcte et à un certain respect n'existant pas en ces lieux ?
Certaines de ces pensées sont fantasques, bizarres, mais pas déplaisantes. Pourtant, il y aurait bien des choses que j'aimerai oublier.

– Mère ?

C'est la voix d'Amédée qui me tire de ma rêverie. Je me retourne vers lui et caresse son visage du bout des doigts. Je viens seulement de me réveiller d'une courte sieste et j'ai l'esprit encore ailleurs : qu'il profite de cet instant de tendresse, car il est rare que je témoigne mon affection envers n'importe lequel d'entre eux quatre.

– Oui, Amédée ?

– Père est-il grièvement blessé ? Je veux dire... Il ne quitte jamais le combat. Est-ce grave ?

– Je l'ignore encore. C'est sa jambe qui est touchée : s'il ne peut plus marcher, il ne peut pas non plus guider ses troupes. Je pense qu'il est bon pour lui de venir se reposer.

– Se reposer en organisant des fêtes ? Demande Bathilde d'une voix aussi rauque que celle de son père.

À vrai dire, je pense exactement la même chose que ma fille sur ce point. Mais, contrairement à elle, je ne me pose pas de question : après tout, Edmond est un Dieu. Il a besoin de se sentir célébrer et le peuple ferait n'importe quoi pour l'honorer.
Ça, je ne peux pas lui dire sans avoir l'air trop sarcastique. Tout comme je ne peux pas dire à Amédée que j'ai moi même conseillé à son père de prendre du repos et de ne prendre aucun risque. Je ne pensais pas qu'il allait suivre mon conseil autant à la lettre.

– Vous devez avoir hâte de le revoir, Mère, me dit Blanche en souriant.

Je la regarde, puis reporte mon attention sur le paysage, cherchant désespérément a paraître neutre.
Mes enfants ont pour habitude de ne pas toujours obtenir des réponses de ma part. Je ne compte pas m'exprimer sur ce sujet. Pourtant, au fond de moi, cette question je me la pose depuis que j'ai appris le retour de mon époux au pays : ai-je hâte de le retrouver ?

 
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Ça peut paraître bizarre mais je trouve que le premier paragraphe n'est pas aussi joliment tourné que ce tu fais d'ordinaire.

En fait j'avoue que j'accroche moins à la première partie, je ne sais pas, il me manque de la fluidité dans le dialogue ou dans la manière de décrire les attitudes de chacun. La seconde partie, plus descriptive marche beaucoup mieux à mes yeux. Smile

 
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Je ne suis pas vraiment convaincue par cette première Marie non plus, bien que je l'ai modifié de nombreuses fois. Je ne sais pas si le problème vient du scénario ou directement de la plume, mais je n'ai pas bien réussi à imaginer ce passage et du coup pour l'écrire, ça a été difficile.
Dans tous les cas je vais voir comment le remanier ! Smile Merci pour ta lecture & pour ton commentaire Very Happy

 
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Voici la correction du chapitre 4. J'ai revu toute la première partie et les dialogues. La deuxième demeure inchangée.

Spoiler :
Stirn
29 Juin 1506, Palais d'été, Apas

Une semaine est passée depuis que le messager est parti du Palais d'Été pour mener ma lettre à Edmond. Je n'ai rien reçu depuis. Pour lutter contre mes angoisses, j'arpente les couloirs du Palais chaque jour en essayant de me changer les idées. Il pleut depuis quelques heures et mes enfants sont tous cloîtrés dans leur chambre, préférant être seuls plutôt que de jouer ensemble comme le ferait n'importe quel personne de leur âge.
Peut-être ont-ils aussi peur que moi à l'idée de se retrouver privés de leur père, en danger dans un pays dont l'armée a été décimée ? J'ai beau tenter de ne pas y songer, l'idée qu'Edmond soit blessé m'empêche de dormir : si il venait à mourir, et si Stirn ne gagnait pas la guerre, mon plan tomberait aux oubliettes et jamais je ne pourrai réaliser mon ambition secrète.

J'ai passé beaucoup de temps auprès de Blanche, plus qu'avec ses frères et sœurs : c'est elle que j'ai choisi pour mener à bien ma mission. Elle est la digne petit-fille de ma mère et le sang Idonien coule dans ses veines. De nombreuses fois j'ai tenté de lui parler de ses origines, de ses pouvoirs, de la pierre que je porte autour de mon cou et qui me permet de continuer à me nourrir même loin de ma terre d'origine. J'ai essayé de lui expliquer la façon dont son propre père lui a mis des chaînes. Je voulais la rassurer face au comportement d'Édouard, lui promettre que son règne à elle sera bien plus prestigieux. J'avais l'intention de lui dire tout ça il y a déjà bien des années, mais je n'en ai jamais trouvé la force. Comme si, pour pouvoir lui montrer sa destiné, je cherchais une ultime raison de le faire. Comme si je devais être certaine de la stabilité de mon plan.
Mais peut-on réellement parler de stabilité quand on sait ce que Stirn et Agaza ont fait à Idonis ?
Ai-je le droit d'hésiter alors que c'est pour ça que ma mère s'est battue durant tant d'années ?

Quand mon époux est à la guerre, j'ai ce poids là en moins sur les épaules. Je peux réfléchir seule, sans être influencée par son comportement passionnel. Mais, quand nous sommes ensembles, j'ai toujours l'impression d'être une traîtresse. Toujours l'impression d'être trop ambitieuse.

Pourtant, je le sais. Je le savais déjà en le rencontrant pour la première fois.
Un jour ou l'autre, il paiera pour ce qu'il a fait.
Ils paieront tous.

Blanche m'a sorti de ma rêverie en entrant dans ma suite en courant, sans frapper ni fermer la porte derrière elle. Je brodais une longue fresque, accompagnée de mes femmes de chambres, terrées dans le silence que je leur imposais. J'ai fais les gros yeux à ma fille qui aurait pu se montrer plus délicate en entrant dans la pièce : mais elle n'a rien remarqué, trop occupée à chercher la manière de m'annoncer ce qui allait suivre.

– Mère. Excusez-moi de vous déranger, mais Édouard s'est mis en tête qu'il allait rentrer à Manes et il est déjà sur son cheval en train de donner des ordres aux domestiques. J'ai pensé que vous prévenir était une bonne chose.

– Ce n'est pas à lui de décider quand il peut rentrer.

– J'ai essayé de lui expliquer, mais il ne m'écoute pas. Il...

Je n'ai pas le temps d'entendre la suite : je descend les escaliers si rapidement que mes chaussures n'ont même pas le temps de faire du bruit quand elles martèlent le sol. J'entends Blanche qui descend les escaliers à ma suite. À peine suis-je arrivée à l'entrée du Palais que la voix forte de mon aîné me parvient aux oreilles.

– Dépêche toi, imbécile. Nous allons rater toutes les festivités.

– Quelles festivités ?

Édouard retourne son cheval vers moi et m'adresse un sourire mesquin. Amédée, quand à lui, pâli sous mon regard froid avant de s'incliner. Pas son frère.
Les portes sont ouvertes alors que je n'en ai jamais donné l'accord.

– Ah, mère, dit-il d'un ton égal. Père ne vous a donc pas prévenu ?

– Je pose les questions, vous obéissez, et il en sera toujours ainsi. Quelles festivités ?

Le sourire narquois d’Édouard s'efface pour laisser place à une grimace de mécontentement. Il n'a jamais eu l'air aussi puéril quand cet instant. Je suis fatiguée de son comportement. Arrogant et stupide. J'essaye d'apaiser le sentiment de colère qui m'envahit : il n'en sera que plus influençable au moment venu.

– Père est entré au pays le temps de sa guérison et il retournera sur le champ de bataille dès qu'il sera en état de se battre. La Cour fête son retour et moi, je n'en peux plus de moisir ici. Il nous demande de le rejoindre au plus vite afin de le voir.

– Alors pourquoi ne m'avez-vous pas prévenu directement ?

C'est bon, son sourire est de retour. Il n'a rien d'innocent.

– Je pensais que vous seriez la première au courant. Visiblement...

– Descendez de ce cheval immédiatement. Dans vos chambres. Personne n'ira nul part. Et j'ordonne les fermetures de ces portes.

Amédée s'exécute aussitôt et disparaît à l'intérieur du Palais. Édouard, quand à lui, prend tout son temps pour descendre de l'animal et s'approche de moi en essayant d'être menaçant.
Raté.
Nous sommes tous les deux face à face, et personne ne dit rien. Je ne baisserai pas les yeux : je ne lui ferai pas ce privilège.

– Vous feriez mieux d'arrêter de vous comporter ainsi, Edouard. Vous n'êtes pas encore Roi. Vous êtes encore moins un jeune Dieu.

Stirn
2 Juillet 1506, en chemin vers la capitale

Nous voyageons depuis deux jours maintenant. Le lendemain de mon altercation avec Édouard, j'ai annoncé aux enfants que nous partions dans l'après-midi. La seule qui avait vraiment l'air déçue était Bathilde, qui, certes, avait passé les vacances enfermée dans sa chambre, mais qui supportait encore moins demeurer au Château de l'Aube et de sa Cour bruyante et infernale.
Moi aussi, j'ai le cœur serré à l'idée de rentrer dans la Capitale, et pour les même raisons. Mais je ne dis rien : pourquoi montrer ma faiblesse aussi inutilement ?

Par chance, le temps est de nouveau clément et les routes, comme à l'allée, sont praticables. Parfois, je me glisse auprès du cavalier tirant notre cortège pour pouvoir profiter du paysage. Les routes sont moins escarpées que dans mon pays. Enfin, je pense qu'elles le sont. Plus les années passent, plus mes souvenirs sont imprécis, improbables. Comment les feuilles des arbres pouvaient-elle êtres aussi turquoises ? Comment les femmes avaient-elles toutes accès à une éducation correcte et à un certain respect n'existant pas en ces lieux ?
Certaines de ces pensées sont fantasques, bizarres, mais pas déplaisantes. Pourtant, il y aurait bien des choses que j'aimerai oublier.

– Mère ?

C'est la voix d'Amédée qui me tire de ma rêverie. Je me retourne vers lui et caresse son visage du bout des doigts. Je viens seulement de me réveiller d'une courte sieste et j'ai l'esprit encore ailleurs : qu'il profite de cet instant de tendresse, car il est rare que je témoigne mon affection envers n'importe lequel d'entre eux quatre. Même Blanche n'a pas ce traitement de faveur.

– Oui, Amédée ?

– Père est-il grièvement blessé ? Je veux dire... Il ne quitte jamais le combat. Est-ce grave ?

– Je l'ignore encore. C'est sa jambe qui est touchée : s'il ne peut plus marcher, il ne peut pas non plus guider ses troupes. Je pense qu'il est bon pour lui de venir se reposer.

– Se reposer en organisant des fêtes ? Demande Bathilde d'une voix aussi rauque que celle de son père.

À vrai dire, je pense exactement la même chose que ma fille sur ce point. Mais, contrairement à elle, je ne me pose pas de question : après tout, Edmond est un Dieu. Il a besoin de se sentir célébrer et le peuple ferait n'importe quoi pour l'honorer.
Ça, je ne peux pas lui dire sans avoir l'air trop sarcastique. Tout comme je ne peux pas dire à Amédée que j'ai moi même conseillé à son père de prendre du repos et de ne prendre aucun risque. Je ne pensais pas qu'il allait suivre mon conseil autant à la lettre.

– Vous devez avoir hâte de le revoir, Mère, me dit Blanche en souriant.

Je la regarde, puis reporte mon attention sur le paysage, cherchant désespérément a paraître neutre.
Mes enfants ont pour habitude de ne pas toujours obtenir des réponses de ma part. Je ne compte pas m'exprimer sur ce sujet. Pourtant, au fond de moi, cette question je me la pose depuis que j'ai appris le retour de mon époux au pays : ai-je hâte de le retrouver ?

 
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La première partie est cent fois mieux, là j'ai beaucoup aimé ma lecture !

" si il venait à mourir, et si Stirn ne gagnait pas la guerre, mon plan tomberait aux oubliettes et jamais je ne pourrai réaliser mon ambition secrète." Peut-être un peu trop directe comme phrase ?
...
Et en fait non je sais pas vu que le reste du texte est assez direct aussi. Donc non oublie. [Créations diverses] La Galerie de Queenie - Page 7 109637652

"Vous êtes encore moins un jeune Dieu" je pense que tu peux enlever le jeune, vous n'êtes pas un Dieu est plus percutant.

 
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Merci beaucoup (à nouveau) pour tes conseils.
Est-ce que tu (ou vous si d'autres personnes lisent) pense/pensez que je peux encore améliorer le texte ? Je Ne le trouve pas d'aussi bonne qualité que les précédents..

 
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J'aime beaucoup lire tes écrits .
Tu déborde d’imagination et j'en suis admirative !

Des conseil, je ne saurais t'en donner . Mais continue à nous conté tes histoires !

 
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Tylda a écrit:

Est-ce que tu (ou vous si d'autres personnes lisent) pense/pensez que je peux encore améliorer le texte ? Je Ne le trouve pas d'aussi bonne qualité que les précédents..

Là tout de suite personnellement non, mais je suis sûre que d'autres personnes pourront te donner des conseils. Wink

 
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Merci les filles ! Je vais attendre un peu avant de poster la suite, il n'y a aucun soucis. ^-^

 
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Le texte, après correction (pas lu la version d'avant, désolé), fonctionne vraiment bien. J'ai franchement pas grand chose à dire, on sent tout au long l’ambivalence des sentiments de ton héroïne, on ressent aussi bien la nostalgie et la confusion, quand elle repense à son enfance. Et tu lances des pistes sur son plan. Seul petit reproche, ce chapitre n'introduit pas vraiment d'éléments neufs, mais après un flash-back riche en info, pourquoi pas !

 
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Merci beaucoup pour ton commentaire, ça me fait plaisir ! Very Happy
Il n'y a pas beaucoup d'éléments dans ce chapitre car il est un peu transitoire. Du coup je doute un peu maintenant : vous me conseillez de faire un chapitre 4 complètement dédié aux souvenirs (le chapitre le plus gros et le plus complet depuis le début) ou d'embrayer sur un nouveau chapitre racontant l'arrive de Cerra au château avec les enfants ?
J'ai envie de faire un effet miroir, avec un chapitre consacré à la première rencontre avec Edmond et l'autre avec le retour de Cerra à Manes et de voir l'évolution de leur relation. Après le sens n'est pas vraiment important... mais je pense que si j'embraye directement sur un chapitee souvenir ça va faire beaucoup.

 
LadySquirrel
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Au contraire ce serait plutôt bienvenu de découvrir la première rencontre du couple alors qu'au présent Cerra s'apprête à le revoir. A moins que tu préfères qu'on découvre d'abord Edmond par les yeux d'une Cerra adulte et non de la gamine terrorisée de 13 ans.

 
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Bon. J'ai un problème.
Le Chapitre 3 était très court. Là je suis en plein flash-back. Du coup ... Je vais rajouter une partie au flash-back en chapitre 3. Pas besoin de le relire. Il faut juste se dire que niveau "positionnement", la partie suivante est avant le retour de Cerra à Manes.

Spoiler :
À un moment, ce que redoutait mon père a fini par arrivé. Nous galopions depuis déjà deux jours, je puisais ma force et ma nourriture dans les arbres mais rien ne pouvait guérir le vide qui s'imposait en moi. J'avais pu échanger quelques mots avec mon père, des phrases banales. Rien qui concernait notre fuite ni les dernières paroles de ma mère. Je me contentais d'obéir. Nourrir mon père devint une habitude et je ne me fatiguais plus à pleurer. La marque de morsure s'effaçait. Pas la blessure qui était apparue en même temps que mon innocence prit fin.

– Fouillez tout. Personne ne doit nous échapper.

Une chance que ma mère eut autrefois à cœur de m'apprendre la langue la plus répandue dans l'Archipel : l'Élata.  L'accent de l'homme qui avait parlé m'était étranger, mais ces quelques mots suffirent à m'alerter. Il fallait nous cacher. Et vite.
Mon père descendit de son cheval sans hésiter. Il m'attira contre lui et me souleva à mon tour de l'animal avant de se mettre à courir. Il était rapide, comme tous les hommes de notre pays, et ses pas étaient silencieux. Blottie entre ses bras minces, je ferma les yeux. J'entendais des bruits, des voix, des grognements. Les étrangers nous encerclaient. Mes doigts s'enfoncèrent dans la chemise de mon père, et je me me mordit les lèvres jusqu'au sang pour ne pas me mettre à pleurer.

Après avoir couru pendant une quinzaine de minutes, mon père me relâcha sur le sol, essoufflé. Il avait toujours été plus faible que les autres hommes – trop mince, trop fragile, trop timide. Pourtant, il n'avait pas hésiter à me prendre dans ses bras au lieu de fuir comme un lâche. Il aurait pu. Dans cette situation alarmante, je redécouvrais mon père.
Je lui tendis une nouvelle fois mon cou et il se rua sur lui. Il se nourrit de toutes mes forces. J'avais l'impression de ne plus pouvoir tenir debout – et, juste avant de vaciller, il me ramena contre lui et m'agrippa au niveau de la taille pour me faire grimper dans l'arbre, face à nous.

– Grimpez là-haut et ne bougez plus. Restez ici jusqu'à ce que je vous donne l'ordre de redescendre. Ne leur laisser pas la chance de vous avoir, Cerra. Vous êtes la pierre la plus convoitée du pays.

– De quoi parlez-vous ?

– N'oubliez pas de prier. Nourrissez-vous du collier de votre mère. Il contient assez d'extrait de d'Inis pour vous faire tenir.

J'entendais sa voix marteler les instructions derrière moi. Mes bras me faisaient mal et mes jambes refusaient d'agripper l'écorce du sapin aux feuilles bleues turquoises.
Les voix se rapprochaient.
Mes doigts glissèrent contre la pierre et je récitais la prière. Celle des femmes d'Idonis.

Toi, Reine d'Inis et Mère d'Idonis
Nourri-moi de tes feuilles
Écoute mon supplice
Accepte mon pardon
Rend mon corps de fer
Fais de mon cœur une pierre

Toi, Reine d'Inis et Mère d'Idonis
Reprend ce que je cueille
Vois tout ce que je sème
Accepte ma prière
Pour égaler ton nom
Je suis une Reine de pierre

Régénérée, je pu grimper jusqu'à la plus haute branche de ma cachette. En bas, mon père avait les yeux rivés sur moi.

– Vous êtes la fille de la Régente. N'oubliez jamais ça. Votre sacrifice est à l'image de votre grandeur.

Et il disparut derrière les feuilles. Sans que je puisse lui dire au revoir. Sans que je puisse savoir où j'étais, quel était mon sacrifice, ce que je devais faire et où je devais aller.

edit : finalement je n'en ai aucune idée en fait. Si j'inclus ce passage dans la fin du chapitre 3 il y aura bien trop d'éléments, ça risque de faire trop. J'attends vos avis !

 
LadySquirrel
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Huuuum.... je ne sais pas non plus. Le chapitre 3 se suffit à lui-même, je ne te vois pas rajouter cette partie maintenant... Enfin, elle conclurait bien un chapitre mais à toi de déterminer lequel.

 
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